La France compte près de 300 000 SDF, selon la Fondation Abbé Pierre

Le délégué général Christophe Robert affirme dans « Le JDD » que le nombre de personnes sans domicile fixe a doublé depuis 2012.

Le nombre actuel de personnes sans domicile fixe (SDF) en France tourne autour de « 300 000 », affirme Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre dans les colonnes du Journal du dimanche (JDD). « C’est effrayant ! Ce chiffre doit être un électrochoc. »

Selon les calculs de la Fondation, depuis 2012, le nombre de sans-domicile fixe a doublé. « Le chiffre actuel tourne autour de 300 000 SDF », affirme M. Robert dans Le JDD.

La Fondation a comptabilisé « environ 185 000 personnes en centres d’hébergement », « 100 000 dans les lieux d’accueil pour demandeurs d’asile », et « 16 000 personnes dans les bidonvilles ». « S’y ajoutent les sans-abri, plus difficiles à quantifier », selon lui. Au total, il estime que le nombre de sans-domicile a doublé depuis la dernière enquête de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui date de 2012, et qui recensait environ 140 000 personnes sans domicile en France.

 

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La crainte des expulsions au 1er avril

 

« Nous craignons qu’une partie bascule dans la très grande précarité », alerte Christophe Robert. Car si pendant le premier confinement « tout le monde s’est mobilisé pour les personnes sans domicile », la configuration est aujourd’hui différente, avec « beaucoup d’expulsions de squats et de bidonvilles ces derniers mois ».

Après avoir prolongé la trêve hivernale jusqu’en juillet, le gouvernement a annoncé l’activation du plan hivernal dès le 18 octobre, avec deux semaines d’avance. « Plus de 9 000 places supplémentaires ont déjà été ouvertes. Mais ça reste très tendu. »

 

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La Fondation Abbé Pierre craint les effets de la crise économique, du chômage et des baisses de revenus, qui pourraient conduire les plus précaires à ne plus pouvoir payer leur loyer. « Les expulsions vont reprendre à partir du 1er avril prochain. Nous devons anticiper cette bombe à retardement », prévient M. Robert, qui demande « la création d’un fonds d’aide au paiement des loyers et des charges, doté de 200 millions d’euros », mais aussi un plan pour la construction de 150 000 logements sociaux par an.

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Source : Le Monde

 

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