Bedr Ould Aziz le fils de l’ex-président Ould Aziz vient d’être convoqué pour la deuxième fois par la police des crimes économiques et financiers à Nouakchott après une perquisition de sa fondation de bienfaisance humanitaire. Un deuxième passage chez les limiers anti-corruption considéré décisif par les observateurs.
Ce deuxième interrogatoire du fils de l’ex-président Ould Aziz après des mois d’absence au pays vient à point nommé au moment où les enquêtes de la police piétinent sur le silence du principal accusé. Une stratégie des avocats de la défense qui protège pour l’instant leur client contre des aveux qui pourraient le compromettre.
En découvrant dans les coffres forts de la fondation de bienfaisance humanitaire des documents afférant à des transactions nébuleuses immobilières et l’existence d’un entrepôt fictif de matériels d’équipements, la police a entre les mains des preuves pour aller plus loin que la première audition.
En recoupant les informations sur les réseaux sociaux qui avaient déjà accusé sa fondation de courroie de transmission de l’argent sale les enquêteurs sont persuadés que le fils du président a bénéficié de la protection de son père pour influencer certains ministres et collaborateurs du gouvernement et hommes d’affaires à agir pour lui.
Un trafic d’influence qui fait de lui la pièce maîtresse du puzzle du régime de son père d’où l’importance de ses déclarations qui s’avèrent au stade actuel de l’enquête un couteau à double tranchant. Ses révélations pourraient nuire à des ministres déjà auditionnés et à d’autres qui ne sont pas cités par l’enquête parlementaire.
Des observateurs sur place ne manquent pas de laisser planer le doute que Bedr entre les murs de la Criminelle économique « donne une bouffée d’oxygène à son père qui par son silence n’avait pas fait des révélations qui peuvent compromettre certains accusés qui l’indexent ».
Les enquêtes pourraient avancer dans les prochains jours. Au moment où le conseil constitutionnel valide la haute cour de justice Ould Aziz est en danger. Le bouclier Bedr devra attacher sa ceinture de sécurité pour éviter les accidents de la route en perspective.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 09 novembre 2020)
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