Mauritanie : des anciens sénateurs pour une deuxième réforme constitutionnelle

La rencontre ce début de semaine à Nouakchott d’anciens sénateurs avec le premier ministre est considérée par les observateurs comme une volonté politique de règlement de compte avec Ould Aziz qui avait opéré un coup d’Etat constitutionnel en 2017 pour supprimer le Sénat.

Les anciens sénateurs mauritaniens n’ont toujours pas digéré la réforme constitutionnelle imposée par Ould Aziz et rejeté par la majorité des mauritaniens dans leur diversité. Un forcing politique qualifié de coup d’Etat constitutionnel par l’opposition finalement validé par le référendum de 2017 qui a permis la suppression du sénat et le changement des symboles nationaux et l’avènement des conseils régionaux.

C’est le chef de file des sénateurs frondeurs Ould Ghadde emprisonné plusieurs fois qui aura symbolisé le refus contre la réforme constitutionnelle jusqu’à la fin du deuxième mandat de Ould Aziz. Une fois élu en 2019 Ould Ghazouani n’a pas donné l’impression au début de sa mandature d’écarter l’idée d’une deuxième réforme constitutionnelle en particulier pour le changement des symboles nationaux. Mais après la première année de gouvernance d’autres réformes de l’Etat plus importantes sont à l’ordre du jour.

Les anciens sénateurs n’ont toujours pas renoncé à la possibilité d’un retour à la constitution d’avant les amendements de 2017 comme en témoigne leur rencontre cette semaine à Nouakchott avec le premier ministre. Les anciens parlementaires rêvent d’un rétablissement de leur chambre pour jouer pleinement leur rôle d’équilibre parlementaire.

Dans ce nouveau contexte d’une gouvernance apaisée de Ould Ghazouani cette demande par une poignée d’anciens sénateurs est qualifiée de maladresse politique. Les observateurs la considèrent comme une volonté  règlement de compte avec Ould Aziz placé aujourd’hui en contrôle judiciaire pour sa mauvaise gestion des affaires de l’Etat durant plus de 10 ans. C’est le sens de leur plainte contre le ministère de la justice réclamant des droits relatifs à la campagne de diffamation qui avait été menée par l’ex-président Ould Aziz.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 04 novembre 2020)

 

 

 

 

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