Il est temps / Par le Professeur El Arby Mohamedou

Je pense que l’essentiel, aujourd’hui, c’est de savoir comment  régler les questions subsidiaires et garder l’engagement de l’Etat bien fixé sur la ligne cadre de son programme et éviter d’éparpiller ses efforts.  Autrement dit, agir pour rendre la réalisation du projet qu’il a promis au citoyen plus effective.

D’ailleurs, dans cet ordre de pensées l’objectif économique et social de l’intervention publique de l’Etat se mesure par le volume de l’interaction positive entre les actions menées par les services compétents de l’État et les préoccupations du citoyen. Bref, le citoyen a le droit d’espèrer vivre un engagement fort, pérenne et  surtout de proximité sincère. Comment l’autorité de l’Etat peut-elle  rester dans un statut  figé devant l’expansion rapide et sévère des inégalités économiques et sociales?

 Pourtant vous conviendrez avec moi que notre pays a un réservoir  économique non négligeable. Les ressources halieutiques et minières, le secteur de l’élevage et d’agriculture, l’industrie culturelle et touristique, constituent un potentiel réel autour duquel peut se développer  une dynamique de croissance économique en mesure de produire des dividendes considérables.

Demeurant dans cette logique de lecture, il serait légitime de s’interpeller objectivement sur les raisons  de ce paradoxe porté  par la contradiction structurelle (pauvreté et potentiel économique riche en Mauritanie). Il s’agit d’un état des lieux éloquent qui justifie des interrogations. A ce titre, à quel point, aujourd’hui, peut- on dire que  le  niveau de vie du citoyen reflète-il équitablement sa part réelle du potentiel économique du pays? Et comment faire pour garantir une répartition juste de cette richesse?

 Quel que soit, l’argumentaire et sa force, il est temps que l’État se fixe des objectifs prioritaires et pose les jalons d’une véritable politique qui se veut efficace et mesurable à travers des réalisations fortes et citoyennes. Ici, la place est donnée aux  interventions rationnelles et continues, loin des actions sédatives prises temporairement pour atténuer la gravité des conséquences de dysfonctionnements de missions dévolues aux services publics.

Professeur El Arby Mohamedou

(Reçu à Kassataya 03 novembre 2020)

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