Un séisme de magnitude 7 en mer Égée a secoué vendredi la Turquie et la Grèce, faisant au moins vingt-six morts et des centaines de blessés. Les deux pays ont mis momentanément leurs différends de côté pour s’offrir leur aide mutuelle.
Selon le dernier bilan fourni par l’agence turque Anadolu, le séisme a fait “vingt-quatre morts et au moins 804 blessés” en Turquie, dont 743 à Izmir, troisième ville de Turquie avec plus de 4 millions d’habitants. Deux décès sont également à déplorer en Grèce.
“Au moins 389 répliques ont été ressenties, dont 33 d’une magnitude supérieure à 4”, précise Anadolu, citant les données de l’agence gouvernementale des situations de catastrophe (AFAD).
L’épicentre du séisme, survenu en début d’après-midi, se situait à une quinzaine de kilomètres au nord-est de l’île grecque de Samos, précise CNN, citant l’Institut américain de géophysique (USGS). Relativement peu profond – une dizaine de kilomètres sous la surface –, “son impact a été fortement ressenti”, jusqu’à Athènes et Istanbul.
El País raconte qu’à Izmir, à 70 kilomètres au nord de l’épicentre, et notamment dans le quartier populaire de Bayrakli, “une vingtaine d’édifices de plusieurs étages se sont effondrés”, certains réduits à l’état d’“accordéons”.
“Les équipes de secours ont réussi à sauver plus de 70 personnes, qui s’étaient retrouvées piégées dans les décombres. Elles ont continué à travailler toute la nuit, pour tenter d’extraire d’autres personnes vivantes, localisées grâce à leurs téléphones”, souligne le quotidien espagnol.
Le président turc, Recep Tayyip Erdoğan a assuré avoir “pris les mesures pour lancer les opérations nécessaires dans la région avec les institutions et ministres concernés”, rapporte Hürriyet.
Les villes côtières aux alentours d’Izmir ont également été touchées, notamment dans la région de Seferihisar, “frappée par un mini-tsunami qui a fait entrer les eaux dans les terres, inondant les rues” et provoquant de nombreux dégâts, selon The Independent.
“Diplomatie du séisme”
En Grèce, c’est l’île de Samos qui a été le plus durement touchée. Deux adolescents, un garçon et une fille de 17 et 15 ans, “qui revenaient de l’école”, ont été tués dans le village de Vathi par “l’effondrement du premier étage d’un bâtiment”, précise l’agence d’information grecque Amna.
Les deux pays, unis dans la douleur, ont mis leurs nombreux désaccords en sourdine. Dans un tweet cité par Kathimerini, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a précisé avoir appelé le président turc pour lui présenter ses condoléances. “Quelles que soient nos différences, ce sont des moments où nos deux peuples doivent être unis”, a-t-il écrit.
M. Erdogan l’a remercié, assurant, également sur Twitter : “La Turquie aussi est toujours prête à aider la Grèce à panser ses plaies. La solidarité dont témoignent deux pays voisins dans les moments difficiles est plus importante que beaucoup de choses dans la vie”.
Les séismes, qui frappent très régulièrement la Grèce et la Turquie, ont toujours rapproché les deux ennemis traditionnels, en vertu de la “diplomatie du séisme”, rappelle le New York Times.
Lors du tremblement de terre d’août 1999 dans le nord-ouest de la Turquie, qui avait fait 17 000 morts, “la Grèce avait immédiatement répondu présente, en envoyant de nombreuses équipes de sauvetage et en organisant l’aide”, notamment des collectes du sang, explique le quotidien américain.
Trois semaines plus tard, la terre avait violemment tremblé à Athènes et la Turquie avait, en retour, offert une aide immédiate à son voisin.
Source : Courrier international
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