France : l’assassin du professeur décapité était un réfugié

Au cours d'un point presse, le procureur national antiterroriste a confirmé que le jeune homme avait sur son téléphone une photo macabre de l'assassinat de Samuel Paty.

TERRORISME – Ce samedi 17 octobre, au lendemain de l’assassinat du professeur d’histoire Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine, le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard a fait une allocution devant la presse pour faire le point sur l’enquête, quelques heures après une vague d’interpellations.

Le magistrat est notamment revenu sur le profil de l’assaillant présumé, livrant de nombreux détails déjà en possession des enquêteurs. Il s’agit d’un jeune homme, “Abdullakh Abouyezidovitch A., né le 12 mars 2002 à Moscou et d’origine tchétchène”, pour citer les mots du procureur, et il était porteur d’un titre de séjour délivré le 4 mars dernier valable dix ans.

À Paris, un représentant de l’ambassade de Russie a ajouté auprès d’une agence de presse russe que “l’individu vivait en France depuis 12 ans et avait été accueilli par la partie française”. Le porte-parole ajoute: “L’important n’est pas où il est né, mais où, quand et comment il a été converti à une idéologie terroriste que la Russie condamne.” Selon lui, l’assaillant présumé est arrivé en France à l’âge de 6 ans avec toute sa famille, qui obtenu le statut de réfugiés. Ce statut, toujours selon la même source, conduit automatiquement à une déchéance de la nationalité russe.

 

Connu de la justice, mais pas des renseignements

 

Jean-François Ricard a précisé que le terroriste présumé disposait du statut de réfugié et qu’il était résident à Évreux, dans l’Eure, soit à une petite centaine de kilomètres de la commune des Yvelines où s’est produit l’attaque. “Il était inconnu des services de renseignement”, mais “sur un plan judiciaire, il était connu pour des affaires de dégradations de biens publics et de violences en réunion quand il était encore mineur”. Il n’avait jamais été condamné.

En plus du poignard dont il se serait servi pour attaquer et décapiter l’enseignant, le jeune homme était également en possession d’une arme à feu de type airsoft, dont il a fait usage contre les policiers intervenus pour l’interpeller. Courant dans la direction des fonctionnaires de la Bac, il a tiré à cinq reprises sur eux avant d’être neutralisé, neuf balles des agents l’atteignant.

 

Compte Twitter et photo macabre

 

Par ailleurs, le procureur national antiterroriste a fait savoir que sur le téléphone du suspect principal, “saisi à proximité de son corps”, on avait pu retrouver dans le bloc-notes le texte de la revendication de l’attaque enregistré quatre heures avant les faits. “Une photographie de la victime décédée” et prise à 16h57 a également été retrouvée.

Jean-François Ricard a par ailleurs confirmé que le compte Twitter qui avait publié une photo macabre immédiatement après les faits appartenait bien au suspect, lequel était donc bien l’auteur d’un message de revendication et de menaces contre Emmanuel Macron.

D’après plusieurs témoignages relayés par le magistrat ce samedi, l’assaillant présumé avait passé l’après-midi devant le collège, demandant à des élèves de lui désigner le professeur Paty.

Paul Guyonnet

Source : Le HuffPost

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