Mauritanie : la surpopulation carcérale casse-tête pour les autorités de Nouakchott

Entre 2016 et 2019 la population carcérale en Mauritanie est passée de 1816 à 2462 détenus soit une augmentation de 43 pour cent. En 2020 la tendance est baissière avec 2175 dont 1033 en détention préventive. Des chiffres révélés cette semaine à Nouakchott par le ministère de la justice qui compte faire face à cette surpopulation carcérale en améliorant le traitement et les conditions des détenus.

C’est une volonté politique du gouvernement de Ould Bilal qui ne laisse pas indifférents le groupe parlementaire de l’action humanitaire et sociale et la commission nationale des droits de l’homme qui viennent d’effectuer des visites dans les prisons de Nouakchott en particulier celle de Dar Naim dont la population carcérale subsaharienne est très importante et controversée par le traitement et les conditions existants. La révélation par le ministère de la justice de plus de 1000 détenus en détention préventive est considérée par les observateurs comme une volonté de transparence.

Ce chiffre important est révélateur que les prisonniers ne sont pas en général bien informés de leurs droits et devoirs. Plus de la majorité ignorent qu’ils peuvent bénéficier de la liberté conditionnelle. Cette situation se répercute sur la surpopulation carcérale. Des efforts sont déployés par les autorités de Nouakchott pour désengorger les prisons de la capitale avec les constructions de la prison de Bir Moghrein dans le Tiris Zemmour, du centre fermé des mineurs en conflit avec la loi à El Mina  en 2018,  de la prison des femmes et filles à Arafat en 2017 et de la prison de Nbeika au Tagant.

La prison des femmes qui dispose d’une capacité de 50 personnes abritait 31 détenues en 2019. Le moins qu’on puisse dire cette surpopulation carcérale expose tous les détenus à des problèmes de santé notamment à des maladies contagieuses et de sécurité. La crise sanitaire provoquée par la covid-19 a permis de libérer provisoirement 376 prisonniers dont 10 femmes et 16 mineurs en plus de ceux qui ont bénéficié de la grâce présidentielle à l’occasion des deux fêtes musulmanes d’ El Fitr et d’ El Kébir. Pour enrayer l’engorgement de Dar Naim et de la prison centrale il sera question de transferts de détenus à l’intérieur du pays mais surtout de réduire la détention.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 07 octobre 2020

 

 

 

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