L’épopée de Kaliñoro / Par Aïssata Lam

Les émotions et marques d’affection ayant caractérisé mon séjour ne peuvent être fidèlement retranscrites en quelques mots. Il m’est difficile d’exprimer la joie au coeur que j’ai ressentie en seulement quelques jours dans ce village du Guidimakha, qui paraissant si loin. J’y ai retrouvé une partie de mon Fouta natal.

“neɗɗo ƴiétaakè to alaa ”

Cette expression peulh, qui signifie littéralement “une personne ne peut être vue là où elle n’est point”, je l’entendais souvent de ma grand-mère lorsque nous arrivions à ɓoɠhé pour les vacances scolaires, après un ou deux ans d’absence.

Une expression qui englobe nostalgie, affection, tendresse, mais également à mon sens origines, lignée, filiation. Une expression qui a pris tout son sens lors de mon voyage à Kaliñoro.

Jeudi dans la matinée, au salon avec mes parents.

Je suis repassée par Nouakchott, juste après mon excursion dans le Tiris Zemmour et l’Adrar. Je m’apprête à reprendre la route; un détour improvisé pour honorer une invitation à me rendre à Kaliñoro, un village peulh dans le Guidimakha. Région au sud de la Mauritanie, initialement pas au programme de mon itinéraire.

Après quelques coups de fil pour organiser le voyage, je prends la route le même soir.

Avant minuit, départ de Nouakchott.

Nouakchott-Kiffa

Nous roulons toute la nuit.

J’ai toute la banquette arrière donc je ne sens aucunement la fatigue du voyage. Nous effectuons tout de même une pause pour que Cheikhna, le chauffeur, puisse dormir un peu. Je me réveille vers 4h du matin, sans la moindre idée de là où nous sommes. Il pleut, je me rendors aussitôt.

Au lever du soleil, je découvre le paysage; à la vue des gros rochers montagneux nous sommes sûrement déjà dans l’Assaba. Le long du trajet, les nuages sont toujours menaçants et camouflent le bleu du ciel.

Le chemin est plus court en passant par Sélibaby, mais il y’a un grand risque d’être bloqués par l’eau de pluie, alors nous choisissons Kiffa, capitale de la région de l’Assaba. Nous empruntons la route de l’espoir, et effectuons le détour à Aleg pour continuer sur Maghta-Lahjar.

Kiffa

Vendredi matin, Il est onze heure moins lorsque nous arrivons à Kiffa. Nous effectuons une halte chez des parents à Ismaila Kane, un ami de Nouakchott originaire de Kaliñoro qui fait le voyage avec nous. Accueil chaleureux et fraternel pour une pause petit-déjeuner avant de continuer sur Kankossa, où un jeune cousin des Kane attend pour nous guider jusqu’à Kaliñoro.

Sur la route de Kankossa, j’avais oublié comment cette partie du pays pouvait être aussi verte en ce temps d’hivernage. Les pâturages sont denses, le bétail gâté.

 

 

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Aïssata Lam

 

 

 

Source : Carnet Daedalus

 

 

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