Vu du Sénégal – Condamnation de Lamine Diack, ex-patron de l’athlétisme mondial : un verdict “sévère” et “raciste »

Le Sénégalais Lamine Diack, ancien dirigeant de la Fédération internationale d’athlétisme, a été condamné le 16 septembre à quatre ans de prison, dont deux avec sursis. Un verdict contre lequel s’insurgent les journaux sénégalais, rapporte la revue de presse Afrique de RFI.

Les juges français ont été très sévères, estime la presse sénégalaise. “La note est salée, s’exclame le site d’information Seneweb. L’ancien patron de l’athlétisme mondial, Lamine Diack, 87 ans, a été condamné hier par la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris à quatre ans de prison dont deux avec sursis et 500 000 euros d’amende, pour corruption sur fond de dopage russe. Comme pressenti, Lamine Diack prend cher”, insiste WalfQuotidien.

L’affaire remonte au début des années 2010. Lamine Diack, président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) de 1999 à 2015, a été reconnu coupable d’avoir accepté de l’argent et des contrats de sponsoring. En échange, il avait retardé les procédures disciplinaires à l’encontre d’athlètes russes afin que ceux-ci puissent participer aux Jeux olympiques de 2012 et aux championnats du monde de 2013.

Ses avocats annoncent la riposte”, pointe le quotidien Enquête. L’un d’entre eux, Me Simon Ndiaye annonce qu’il va faire appel de cette décision : “‘Celle-ci est à la fois injuste et inhumaine, affirme-t-il. Elle est injuste parce qu’on voit que le tribunal cherche à faire de la politique’. Il a voulu se servir de M. Diack comme un bouc émissaire.

En outre, Me Ndiaye “a relevé plusieurs incohérences dans la décision condamnant l’ex-patron de l’athlétisme mondial : ‘le tribunal nous dit qu’il y a eu financement de campagne, mais il reconnaît, dans le même temps, qu’il n’a vu aucune trace de ce financement’.”

Un verdict “ignoble et raciste”

 

Vive réaction également dans les colonnes du quotidien 24 heures de Boubacar Sèye, le président de l’organisation internationale de défense des migrants, Horizon sans frontières : “Boubacar Sèye juge ce verdict ‘ignoble et raciste’. ‘Aujourd’hui, c’est l’africanité de l’ancien président de l’IAAF qui a été jugée à Paris, estime-t-il, et non le citoyen du monde qui a dirigé, pendant quinze longues années, les instances de l’athlétisme mondial. D’après Boubacar Sèye, ‘ce procès n’était qu’un complot visant à salir, voire diaboliser un continent qui regorge de potentialités’.”

 

 

Tout porte à croire que Lamine Diack portera sa croix jusqu’au bout, lance Le Pays. Il risque de boire le calice de l’humiliation jusqu’à la lie. […] Cela dit, tempère le quotidien burkinabé, on peut comprendre la démarche de ses compatriotes qui avaient tenté de voler à son secours par une pétition, car, au-delà de son âge et de sa personnalité, Lamine Diack est un symbole de réussite au niveau mondial pour le Sénégal.

Et Aujourd’hui au Faso de conclure : “C’est un calamiteux clap de fin de carrière. C’est l’infamie pour celui qui était qualifié de ‘génie’ de l’athlétisme mondial et qui avait effectivement des qualités managériales et la vision, mais qui hélas a succombé au piège de la boulimie du pouvoir de l’argent. En nouant cette relation sacrilège entre athlétisme et politique, il avait signé en même temps cette piteuse déchéance et il est dommage que ce mélodrame signe la retraite de M. Diack !

 

Frédéric Couteau

RFI – Paris

Source : Courrier international

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