Mauritanie : Ould Aziz ex-président et richissime homme d’affaires

Le rapport de la commission d’enquête parlementaire dont les avancées dans le domaine judiciaire ont révélé au grand public deux visages de l’ex-président Ould Aziz, un chef d’Etat autoritaire et un homme d’affaire.

Jamais depuis plus de 60 ans un président mauritanien aura autant ruiné son pays en pillant toutes ses richesses naturelles et fomenté des coups d’état constitutionnel pour se maintenir au pouvoir pendant plus de 10 ans. L’ex-président mauritanien a usé de son pouvoir exécutif pour empiéter tous les autres pouvoirs d’abord en instrumentalisant la justice pour éliminer ses opposants à commencer par son cousin le milliardaire Bouamatou obligé de s’exiler au Maroc puis en France. Ould Aziz a utilisé ses ministres de l’économie et des finances, de l’agriculture et de la pêche, des hydrocarbures pour ne citer que les plus importants pour nouer des contrats juteux relevant des marchés publics.

Des marchés de gré à gré en faveur du clan familial et des proches. Résultats au bout des courses. Ould Aziz s’est doté d’un empire puissant économique le transformant ainsi en un richissime homme d’affaires.

Des holdings cachés dont les plus importants sont cités par la presse par exemples les deux immeubles des anciens blocs rouges, la Banque pour la finance islamique où il serait actionnaire de même l’hôtel Sofitel où il détiendrait 25 pour cent des actions. Des sociétés comme SMA-MAN distributeur de camions et M2P-SA  de carburant sans compter l’entreprise de bâtiment et de travaux publics MTC de Nouadhibou pour l’import des engins et dont l’obtention de tous les marchés de voierie urbaine et sous- traitant de ATTM cité dans l’enquête parlementaire tout comme sur le volet agricole où l’ancien président a montré un visage d’investisseur avec ses 700 ha de plantation du riz dans la zone d’Aéré Mbar Boghé et le distributeur de matériel agricole de la marque  indienne SONELEIKA. L’usine de décorticage et rizière à l’Est de Rosso.

Un accaparement des terres dénoncé par le président de l’IRA Biram Abeid et qui lui a valu la prison plusieurs fois. Ould Aziz s’est lancé dans l’électricité industrielle avec ELECTRAMA.SA et la location de voiture, 4X4, camions, grues et autres véhicules utilitaires. La liste est tellement longue pour ne pas oublier le lot d’écoles achetées dans le quartier chic de Tavragh Zeina et dans d’autres quartiers de la capitale.

Et au niveau de la pêche la plus grande usine de traitement de Poisson de Nouadhibou et l’usine de farine de poisson avec un quai privé dans la Baie du Repos. Et enfin les holdings actifs sont détenus par son fils Bedr. Les affaires les plus citées par la presse concernent la LTS Logistique pour la consignation des navires, la STE TCH TRANSIT pour la consignation et services, la STE LMS pour la logistique Manutention et la STE EEM pour les énergies renouvelables éoliennes et panneaux solaires.

Les principaux marchés mentionnés concernent le projet éolien de 30 mégawatts au PK17 sur la sortie sud de Nouakchott, le projet d’électrification de la ville de Nouamghar 250 KWH en mixte énergétique. Projet de la ville de Chami 200 KW en énergie éolienne et solaire et projet d’électrification de la ville de TENDEGHMADEG de 150 KW en mixe énergétique.

Pour boucler la boucle Ould Aziz se serait octroyé le plus gros salaire de chef d’Etat de la sous-région voire au-delà devenant ainsi après 10 années de pouvoir l’un des ex-présidents les plus riches en Afrique.

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 05  septembre 2020

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