La délégation ouest-africaine arrivée samedi 22 août à Bamako a fait «bonne impression» aux responsables de la junte, qui se sont dits «ouverts» à la poursuite des discussions, a indiqué à l’AFP une source proche des putschistes.
«C’est une rencontre officielle de prise de contact. Il y en aura d’autres, pas forcément médiatisés, mais déjà, nous avons une bonne impression de cette mission de la Cédéao», a déclaré cette source après la réunion entre la junte et la délégation de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) conduite par l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan. «Nous avons compris que des chefs d’Etat, comme l’Ivoirien Alassane Ouattara, travaillent pour une décrispation, pour une solution pacifique, même s’ils ont fermement condamné notre prise de pouvoir. Nous sommes ouverts aux discussions», a ajouté cette source.
La réunion, en présence du nouvel homme fort du pays, le colonel Assimi Goïta, s’est déroulée au ministère de la Défense. Elle a duré environ une demi-heure. Les délégués doivent ensuite rencontrer des personnalités civile et militaires arrêtées par la junte, dont le président Ibrahim Boubacar Keïta, forcé à annoncer sa démission dans la nuit de mardi à mercredi et depuis lors aux mains des militaires.
Un hôtel comme quartier général
Après la réunion au ministère de la Défense, le colonel Malick Diaw, n°2 du «Comité national pour le salut du peuple» (CNSP), l’instance mise en place par la junte, et le porte-parole des militaires, Ismaël Wagué, se sont ensuite rendus à l’hôtel Salam de Bamako, transformé en quartier général de la Cédéao.
Arrivés avec une garde prétorienne, ils se sont engouffrés dans un couloir, a constaté un journaliste de l’AFP. Alors que les établissements hôteliers ont été désertés en raison du coronavirus, de la crise socio-politique qui ébranle le Mali depuis trois mois et du coup d’Etat du mardi, l’hôtel Samal bruissait au contraire d’activité samedi.
Des membres de la société civile malienne, des religieux et des représentants de partis s’y pressent pour tâcher de rencontrer un membre de la délégation ou pour déposer une «contribution» pour aider à la résolution de la crise.
L’Association pour la lutte contre la corruption au Mali a par exemple remis un document en ce sens à la Cédéao.
L’hôtel, proche du fleuve Niger et des ministères, est fortement gardé par les forces de sécurité maliennes, tandis que des Casques bleus de l’ONU assurent la sécurité de la délégation de la Cédéao.
Le Figaro avec AFP
Source : Le Figaro
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