Les autorités sénégalaises craignent une banalisation du coronavirus

Le gouvernement sénégalais a annoncé ‪vendredi un durcissement des mesures contre le Covid-19. Les rassemblements au niveau des espaces publics, des plages, des terrains de sports, des salles de spectacles, ainsi que les manifestations, sont désormais interdits.

 

Les populations ont accueilli cette nouvelle avec une certaine indifférence alors que les chiffres ne cessent de grimper.

A peine un mois après la levée de l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu et l’allègement des mesures, les autorités sont revenues sur certaines de ces mesures, annonçant un durcissement dans le cadre de la prévention.

« Ils avaient suivi la volonté des populations pour leur permettre de vaquer à leurs préoccupations mais au fur et à mesure ils se sont rendus compte que cette méthode ne pouvait plus prospérer car les cas ont considérablement augmenté », regrette Alseni Camara.

Il dénonce par ailleurs que « ceux qui nous dirigent ne joignent pas l’acte à la parole » car ils s’affichent souvent dans des manifestations publiques en pleine pandémie. Pour Alseni on ne peut pas « interdire aux populations de se rendre dans les cérémonies et être les premiers à déroger » à cette règle. Il pense que si les autorités avaient « rompu avec les festivités » la population suivrait facilement.

Pour des citoyens comme Abdou Seck ce retour aux décisions initiales ne va pas changer grand-chose dans l’attitude de beaucoup de Sénégalais.

« Tout le monde ou presque ne se préoccupe plus du coronavirus et la récente fête de la Tabaski l’a montré. Les gens ont acheté des moutons et fréquentés les lieux de commerces avec une densité incroyable et souvent sans respecter les mesures barrières« , constate-t-il avant d’ajouter que même les forces de l’ordre semblent avoir démissionné.

« Nous savons tous que sans une réelle force de dissuasion les Sénégalais ne vont jamais se conformer aux mesures édictées. Certains doutent même de l’existence de la maladie« , assure-t-il.

La banalisation de la pandémie a certainement fait réagir les autorités d’après ce citoyen qui a requis l’anonymat. Pour lui le comportement des Sénégalais a motivé le retour aux restrictions. « La répétition est pédagogique. Parfois il est bon de rappeler aux citoyens les mesures de civilités et autres« , affirme-t-il.

Pour lui, il est normal de « rappeler les gens à l’ordre » si l’on remarque qu’il y’a des débordements, que les gens commencent à « omettre ou à ne pas respecter » les limites qui ont été fixées pour « la santé et l’intérêt général ».

« C’est quelque chose que tout le monde doit respecter et il est bon de le rappeler », soutient-il fermement.

Pour que tout le monde se conforme aux mesures, le ministre de l’Intérieur a annoncé un renforcement des contrôles par les forces de l’ordre et une tolérance zéro vis-à-vis des récalcitrants avec des peines pouvant aller d’une simple amende à un emprisonnement.

Cette nouvelle ligne dure est censée freiner la flambée notée au niveau des cas issus de la transmission communautaire.

 

Seydina Aba Gueye

 

Source : VOA Afrique

 

 

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