En janvier dernier lorsque la commission d’enquête parlementaire a été mise sur pied rare les observateurs étaient sceptiques surtout dans un contexte difficile de pandémie de covid-19 et de la complexité des dossiers sur une décennie de gouvernance de Ould Aziz.
Six mois après le rendu est sans appel réhabilitant ainsi le travail parlementaire longtemps confiné dans un rôle de subordination à l’exécutif. C’est le premier enseignement du rapport de la commission d’enquête parlementaire approuvé par l’assemblée nationale et entre les mains de la justice. Une transparence qui traduit pour le moment la volonté politique de l’exécutif de respecter la séparation des pouvoirs. En réalité c’est avant tout le consensus au sein des groupes parlementaires de la majorité et de l’opposition qui a permis pour la première dans l’histoire du pays de mener de larges investigations sur la gouvernance de Ould Aziz durant ses deux quinquennats.
C’est le deuxième enseignement qui remet à l’ordre du jour le rôle du parlement. Dans un pays où la chambre des représentants du peuple est une caisse de résonance du régime en place cette commission est révolutionnaire en ce sens qu’un ancien chef d’Etat risque des poursuites judiciaires avec des faits liés à sa mal gouvernance.
Enfin même si pour les observateurs ce rapport est une partie visible de l’iceberg c’est Ould Ghazouani qui marque des points pour entamer la deuxième année de son quinquennat. Place maintenant à la rupture avec les recettes du régime autoritaire et népotique de son prédécesseur. A la reconstruction du pays.C’est le troisième enseignement que le président mauritanien devra tirer en attendant que la justice joue sa partition.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 03 août 2020)
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