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Les médiateurs de la CEDEAO ne sont pas parvenus cette semaine dans la capitale malienne à faire plier les contestataires du régime de IBK. Le mouvement M5-RFP ne veut pas d’un gouvernement d’union nationale mais le départ du locataire du palais de Koulouba.
Cette médiation africaine est critiquée par les observateurs qui pointent un aveuglement des experts africains sur l’instabilité politique du pays depuis l’arrivée au pouvoir de IBK dont le deuxième mandat contesté par l’opposition a exacerbé les fractures sociales et ethniques.
Les médiateurs de la CEDEAO ne tiennent pas compte de cette gouvernance de IBK qui risque même de basculer Bamako dans le giron des terroristes islamistes. La seule partie du Mali qui reste encore entre les mains du chef de l’Etat malien. Le pays se trouve dans une impasse politique à défaut de la réconciliation nationale dont aspire le peuple malien. Ce n’est pas le Mali qui est à bout de souffle mais IBK qui le dirige. Le pays est profondément menacé au Nord et au centre et au Sud par les jihadistes sur fond d’un conflit interethnique entre les Dogons et les peuls.
Les maliens ont donné deux mandats à leur président qui n’a pas réglé l’irrédentisme des touaregs. Le chef de file de l’opposition Soumaila Cisse est toujours entre les mains de ravisseurs inconnus pour l’opinion publique mais pas pour IBK. La situation économique est aggravée par la crise sanitaire provoquée par la pandémie de Covid-19 qui continue de faire des ravages. Et surtout le peuple malien ne veut plus de cette guerre larvée contre les jihadistes dans le cadre du G5 Sahel et dont il estime une recolonisation de la France. Les pertes humaines sont considérables civils et soldats confondus et les déplacements de la population de plus en plus nombreux dans la sous-région.
C’est une crise humanitaire sans précédent. Tous les feux sont au rouge. Tous ces mécontentements sont canalisés depuis plus d’un mois par le mouvement du 5 juin dont l’objectif principal est la démission du président malien. La confrontation a fait aujourd’hui 11 morts officiellement et officieusement près de 23 morts. C’est le plus long mouvement populaire auquel le régime de IBK fait face depuis son élection.
En refusant l’offre de la CEDEAO c’est à dire un gouvernement d’union nationale les contestataires entendent faire tomber un régime aux abois et qui n’a plus une légitimité politique pour continuer à gouverner. La désobéissance civile risque de durer. Les jours à venir seront décisifs pour l’avenir du Mali.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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(Reçu à Kassataya.com le 19 juillet 2020)
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