Covid-19 – Seul “contre le reste du monde”, Washington se retire officiellement de l’OMS

Le gouvernement de Donald Trump a confirmé, mardi 7 juillet, son retrait de l’Organisation mondiale de la santé, qu’il avait accusée d’avoir tardé à réagir après l’apparition du virus en Chine en décembre, afin de ménager Pékin. Une décision qui pourrait affaiblir Washington à l’international et nuire à la santé des Américains, estime la presse américaine.

Donald Trump a mis mardi ses menaces à exécution : un mois après avoir annoncé qu’il allait mettre fin à la relation entre son pays et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le président américain a officiellement lancé la procédure de retrait des États-Unis de l’agence onusienne, qu’il accuse d’avoir tardé à réagir face à la pandémie.

“Le leader mondial des décès liés au Covid-19 quitte” donc “l’OMS, remarque Chas Danner, rédacteur en chef au New York Magazine. L’annonce du retrait des États-Unis de l’organisation sanitaire survient alors qu’un nouveau record de plus de 60 000 cas de Covid-19 en vingt-quatre heures a été franchi mardi, selon le décompte de l’université Johns Hopkins. Pour Chas Danner, les attaques de Trump contre l’OMS sont largement perçues aux États-Unis comme une tentative de “rejeter la faute sur quelqu’un d’autre” plutôt que de reconnaître “sa mauvaise gestion de la pandémie”.

En décidant de quitter l’OMS en pleine crise sanitaire, “Donald Trump oppose l’Amérique au reste du monde”, note de son côté le journaliste du Washington Post Joshua Partlow.

“Perte de pouvoir substantielle” pour Washington

 

Ce retrait signifie que “Washington va perdre un pouvoir substantiel au sein de cette importance agence mondiale, alors que les États-Unis y étaient en position de force”, souligne The Hill.

“L’OMS réunit des experts qui décident quels vaccins contre la grippe vont être développés. Elle lance des études et établit des feuilles de route pour des candidats vaccins contre d’autres maladies, comme Ebola ou des virus qui pourraient devenir de plus en plus dangereux pour les Américains, comme le Zika”, ajoute le journal.

“La probabilité que nous voyons apparaître au cours de la prochaine décennie une souche de la grippe à forte létalité est élevée”, note pour sa part l’experte en santé publique Amanda Glassman, interrogée par USA Today

En quittant la table de l’OMS, “les scientifiques américains qui travaillent pour le gouvernement n’auront donc plus la possibilité de prendre part aux décisions” visant à résoudre ces problèmes, conclut The Hill.

Biden promet d’annuler la décision de Trump s’il est élu

 

Fustigeant le retrait américain, le candidat démocrate à la Maison Blanche Joe Biden a promis mardi qu’il annulerait la décision de Donald Trump “le premier jour” de sa présidence en cas de victoire. “Les Américains sont plus en sécurité quand l’Amérique s’engage pour renforcer la santé mondiale”, a-t-il fait valoir.

Le retrait américain de l’OMS sera effectif le 6 juillet 2021. S’il était élu, Joe Biden pourrait donc faire machine arrière dès le mois de janvier 2021, à son arrivée à la Maison-Blanche.

En attendant, plusieurs sénateurs démocrates ont introduit une proposition de loi visant à annuler la décision de Donald Trump. Le texte a peu de chances d’être adopté par la Chambre des représentants, à majorité républicaine. Mais plusieurs élus conservateurs, dont le président de la commission de la Santé du Sénat, Lamar Alexander, sont montés au créneau mardi pour dénoncer une décision dangereuse pour la santé des Américains, rapporte Newsweek.

 

 

 

Noémie Taylor-Rosner

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