Proférer des injures améliore la tolérance à la douleur

Rogntudju ! comme dirait Prunelle lorsqu’il se prend une balle de bowling sur le pied, suite à une gaffe de Gaston. Dans ce genre de situation, le premier réflexe est bien souvent de laisser échapper un gros mot. Et pour cause : cela nous ferait du bien !

Des chercheurs de l’Université de Keele ont demandé à 92 personnes de plonger leur main dans de l’eau glacée, tout en répétant soit le mot « fuck » (l’équivalent de « putain » en français), soit un mot neutre pour décrire une table (comme « solide »), ou bien deux mots inventés, aux sonorités amusantes et distrayantes, conçus pour ressembler à des jurons : « fouch » et « twizpipe ».

Et les scientifiques ont mesuré l’effet de ces quatre mots sur leur perception de la douleur et sur le temps que les participants étaient capables de tenir avec leur main ainsi immergée. Résultat : la répétition de « fuck » a bel et bien favorisé la tolérance à la douleur de 33% et augmenté le seuil de douleur de 32%, comparé aux trois autres mots qui n’ont produit aucun effet significatif.

Les jurons, des souvenirs chargés en émotion

 

« Nous ne comprenons pas encore très bien d’où provient ce pouvoir analgésique des gros mots. Cela ne semble pas être causé par un effet de distraction ni d’amusement, mais par l’excitation émotionnelle qu’ils suscitent« , analysent Richard Stephens et Olly Robertson, les auteurs de l’étude.

Tests à l’appui, des psychologues avaient déjà montré il y a quelques années que les jurons avaient aussi un effet galvanisant : en proférer avant un exerce physique permet de produire un effort plus important – sans pour autant que les paramètres physiologiques comme le pouls soient touchés.

« L’effet des jurons est probablement lié à l’enfance, au contexte dans lequel nous les avons appris, aux expériences qui y sont associées, comme les punitions que l’on a pu recevoir pour ne plus les utiliser, qui ont pu contribuer à rendre ces mots si chargés en émotion », poursuivent les psychologues, qui y voient là une piste à creuser lors de futures recherches. D’ici là, vous savez ce qu’il vous reste à dire si vous avez mal…

 

 

 

 

« Frontiers in Psychology« , avril 2020

 

 

Source : Science et Vie

 

 

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