Les observateurs sont frappés depuis plus de deux semaines qu’après de nouvelles mesures préventives que la hausse des personnes infectées ne soit pas ralentie. La capitale mauritanienne reste avec un flux important de malades chaque jour de cas graves et de morts. Et la circulation du virus gagne l’intérieur du pays.
Le confinement multifonctionnel adopté par les autorités de Nouakchott n’est pas respecté par les citoyens. Malgré la fermeture des marchés à 17h et l’obligation du port du masque les mauritaniens n’arrivent pas à respecter la distanciation physique encore moins éviter les rassemblements. Et c’est également une mission impossible pour le lavage des mains dans certains quartiers de Nouakchott et dans des régions où l’eau est devenue depuis plusieurs mois une denrée rare. Et les contaminations se font également dans les transports en commun. Bien que le confinement ne se fasse plus à la maison les complications chez les malades chroniques risquent d’aggraver la situation à cause de la faiblesse du système de santé.
Les observateurs s’attendent ce début de semaine à ce que la barre des 3000 soit franchie ainsi que le nombre de décès qui passerait à 150. Et s’interrogent également sur le sort des personnes guéries toujours stigmatisées par leur entourage. C’est la médiocrité de la politique de prévention qui est surtout pointée du doigt. La rescousse de l’armée semble ne pas donner des résultats au niveau des trois centres de santé ouverts à Nouakchott et le déploiement de 100 volontaires civiques dans la capitale n’est pas visible.
Au final c’est une prévention à petit pas qui met plus l’accent sur la maladie que sur l’engagement communautaire. Les tests massifs sans la mobilisation citoyenne sont considérés comme un coup d’épée dans l’eau qui mène droit à la surcharge des hôpitaux.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 23 juin 2020)
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