Les observateurs reviennent cette fin de semaine sur la première sortie médiatique du président de l’IRA après 5 mois d’absence de la Mauritanie. Ould Abeid est rentré avec des intentions plus claires de rompre l’union sacrée et d’aller à la confrontation contre le régime de Ould Ghazouani.
Le moins qu’on puisse dire le coronavirus n’a pas rapproché le président de l’IRA et le chef de l’Etat mauritanien. Même en convalescence le leader haratine est déterminé à mener une bataille frontale et plus incisive contre le régime de Ould Ghazouani qu’il considère comme une oligarchie militaire.
Ould Abeid persiste et signe la continuité d’un système tribal et ségrégationniste qu’il envisage de combattre avec plus de fermeté au sein du parlement durant le quinquennat. Le chef historique n’a pas raté l’occasion pour tirer sur l’exclusion d’officiers négro-africains et haratines. Ce qui lui fait dire que son discours à Genève sur l’apartheid en Mauritanie est plus d’actualité.
C’est bien vrai qu’il avait cru aux bonnes intentions du président Ould Ghazouani de normalisation avec l’opposition et de construction de l’unité nationale mais 9 mois après cette promesse est un leurre.
L’IRA n’est toujours pas reconnu officiellement encore moins le parti RAG alors que son mouvement est un des plus crédibles sur la scène nationale. Trois fois candidat malheureux aux présidentielles il a toujours caracolé en tête des autres candidats de l’opposition. Il doit cette constance à son combat contre l’esclavage reconnu en dehors des frontières du pays et qui lui a valu des prix internationaux. C’est un leader Haratin qui revient combatif et prêt en découdre avec le pouvoir.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 21 juin 2020)
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