Armement – Maroc-Algérie : le face-à-face se durcit entre les deux voisins

Après la chute d’Abdelaziz Bouteflika, beaucoup espéraient une amélioration des relations entre les deux frères rivaux marocain et algérien. Au contraire, depuis le début de l’année, les tensions ne font que croître. Et la course continue aux armements est inquiétante.

À elle seule, l’Algérie a importé pour plus de 10 milliards de dollars d’armement, révélait, fin avril, le Stockholm International Peace Research Institute, source indépendante d’information sur la sécurité mondiale, soit le montant le plus élevé d’Afrique.

Le Maroc n’est pas en reste. En 2019, il s’est offert des armes pour une valeur de 3,76 milliards de dollars, soit une forte hausse – 65 millions de dollars – par rapport à 2018, note le site d’information marocain Afrique 360.

Des hélicos par-ci, des missiles par-là

 

Cette course effrénée aux armements ne semble pas se calmer cette année. Observ’Algérie note ainsi que 42 hélicoptères Mi-171, rénovés et modernisés en Russie, viennent de revenir en Algérie pour renforcer la flotte de l’armée. Le site spécialisé dans la défense Menadefense révèle quant à lui que le Maroc a décidé de financer l’acquisition de missiles VL Mica par un emprunt de 192 millions d’euros.

 

En outre, le royaume chérifien vient d’officialiser, le 21 mai dernier, la construction d’une nouvelle base militaire, dans la province de Jerada, à seulement un kilomètre de la frontière algérienne, précise Dzair Daily. L’objectif serait de “blinder davantage sa frontière terrestre avec l’Algérie”, écrit le site d’information.

Le Sahara occidental, ce différend insoluble

 

La chute d’Abdelaziz Bouteflika en avril 2019 et l’arrivée d’un nouveau président en Algérie, Abdelatif Tebboune, faisait espérer qu’une nouvelle ère s’amorcerait entre les deux voisins. Bien au contraire, les frictions se poursuivent, se durcissent même. Début mai, à la suite d’une vidéo dont l’authenticité n’a pas été établie, et dans laquelle le consul du Maroc à Oran traite l’Algérie de “pays ennemi”, l’ambassadeur du Maroc avait été convoqué par le ministre algérien des Affaires étrangères.

Un épisode de plus d’une longue série de tensions. Au cœur des différends, la dispute à propos du Sahara occidental. Alors que les Marocains revendiquent la souveraineté sur cette région, le Front Polisario – un mouvement politique armé soutenu par l’Algérie – plaide pour l’indépendance du peuple sahraoui”.

Sans compter que depuis quelque temps, une guerre médiatique par agences de presse officielles interposées a été lancée, ajoute Oberv’Algérie, entre l’APS algérienne et la MAP marocaine. Le face-à-face se joue sur tous les terrains.

Karim Ben Saïd

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