
Pas de gratuité: sous la pression des Etats-Unis – comme de la Suisse –, les parties de l’assemblée de l’Organisation mondiale de la santé ont ménagé les industries. L’UE vole au secours de l’OMS, attaquée par Donald Trump. Echos de la dernière journée de la session.
L’accès à un futur vaccin, s’il est trouvé, devra être «équitable» et «abordable», mais pas forcément gratuit. Les 194 Etats membres de l’OMS sont tombés d’accord mardi lors de l’Assemblée mondiale de la santé.
La résolution approuvée lors de cette réunion en ligne prévoit que tout accès à un futur vaccin et d’autres médicaments soit pour tous «rapide» et «équitable», «de qualité», «sûr» et «abordable». Sous la pression des Etats-Unis et de la Suisse notamment, les Etats ont préservé les entreprises pharmaceutiques en se limitant à rappeler les exceptions possibles aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en termes de propriété intellectuelle.
«Pour le peuple» ou «payer un peu plus»
Une déception pour ceux qui, comme l’ancienne présidente de la Confédération Ruth Dreifuss et plusieurs dirigeants mondiaux actuels, demandaient un «vaccin pour le peuple», gratuit et libre de tout brevet. Le chef de la faîtière internationale de la branche (IFPMA) établie à Genève, le Bâlois Thomas Cueni, partageait l’objectif d’un accès équitable mais considérait en revanche ces revendications comme irréalistes.
Il demande plutôt aux Etats riches comme la Suisse de «payer un peu plus» pour les pays plus pauvres où le vaccin devrait pouvoir être gratuit, selon lui. Berne a annoncé récemment qu’elle donnait 18 millions de francs aux efforts internationaux, notamment pour un vaccin.
120 vaccins en cours de test
Plus de 120 candidats vaccins sont en cours de test. Plusieurs initiatives ont été lancées récemment pour garantir un accès équitable. L’OMS, le président français Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont établi un accélérateur.
L’organisation et le Costa Rica vont aussi piloter dès les prochaines semaines une base de données internationale pour partager les données et des cercles volontaires de brevet qui permettraient des autorisations de mise sur le marché gratuites ou abordables. Certains accusent les Etats-Unis de chercher à sécuriser des doses pour leurs propres citoyens. La Chine avait elle annoncé lundi qu’elle œuvrerait un vaccin qui serait partagé avec tous les pays.