L’annonce de la reprise des vols Air France vers l’Afrique de l’Ouest à partir de juin prochain dans semble être mal accueillie par certaines capitales africaines dont Nouakchott et Dakar affectées par le covid-19. La Mauritanie ne veut pas le débarquement de passagers tandis que le Sénégal envoie une mise en demeure.
C’est l’agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie qui est monté sur ses grands chevaux pour adresser une mise en demeure sur la reprise des vols à partir du 16 juin prochain. Le ministère du tourisme et des transports aériens emboîte le pas en laissant apparaître une décision unilatérale. La réponse de la représentation de la compagnie française à Dakar est d’une assurance déconcertante qui laisse penser qu’elle ne prend pas la liberté de telles informations sans au préalable l’approbation des autorités compétentes. C’est clair. C’est une affaire qui dépasse l’aviation civile et un département ministériel. Il s’agit d’une affaire d’Etat à Etat entre les deux chefs de l’exécutif Macron et Macky Sall.
Déjà les observateurs rappellent que tous les sénégalais bloqués en particulier en France viennent de rentrer à Dakar par des vols spéciaux Air France, prémisse de la reprise des vols de la compagnie française vers l’Afrique de l’Ouest et au-delà de cette sous-région annoncée officiellement en début de semaine. Personne n’est dupe.
Même la gestion de la crise sanitaire provoquée par la pandémie de covid-19 par le président sénégalais semble se calquer de celle de la France. Les observateurs imaginant mal qu’il rejette l’offre française qui s’inscrit dans une démarche de relance de l’économie qui passe par l’ouverture des frontières.
La réponse des autorités de Nouakchott est plus précise et directe. Nouakchott accepte mais sans débarquement des passagers français. Début d’un bras de fer entre Paris Dakar et Nouakchott qui risque de mettre les relations sous tension mais ce sera seulement pour un laps de temps tellement les intérêts de la France finiront par triompher. C’est ce qu’on appelle la Françafrique toujours présente en temps de guerre comme en temps de paix.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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(Reçu à Kassataya le 17 mai 2020)
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