Une journaliste se disant victime de harcèlement par ses supérieurs a brisé un tabou et soulevé une vague de soutien. Le chef de l’État béninois a dit s’engager dans la lutte contre les violences sexuelles.
“Le gouvernement ne manquera pas d’engager des actions hardies en vue d’assurer une meilleure protection aux femmes afin de les encourager à briser la loi de l’omerta”, promet le président béninois, Patrice Talon, dans un communiqué retranscrit par le site d’information La Nouvelle Tribune. Ce mardi 5 mai, le chef de l’État rencontrait les responsables de la télévision béninoise (ORTB), ainsi qu’Angela Kpeidja, une des journalistes du groupe.
À l’occasion de la fête du travail du 1er Mai, la jeune femme a publié sur sa page Facebook un court témoignage relatant les harcèlements moral et sexuel et les viols dont elle et ses collègues font régulièrement l’objet. “Une fête de travail, disent-ils, alors même que le travail dans mon milieu est totalement décousu”, écrit la journaliste.
Harcèlement sexuel dans plusieurs médias
Ce cri du cœur vise tous les niveaux de sa hiérarchie, sans jamais citer de nom ou préciser les faits. Mais la déclaration d’Angela Kpeidja a tout de même provoqué un concert d’indignation sur les réseaux sociaux, et motivé sa consœur Pricile Kpogbeme à suivre son exemple lors de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée deux jours plus tard.
Dans une vidéo d’une quinzaine de minutes, toujours sur Facebook, la journaliste dénonce avec force détails les attouchements et la pression sexuelle qu’elle subit de la part de rédacteurs en chef et de directeurs de télévision, rapporte le portail d’actualités Bénin Web TV :
Dans son récit, on constate qu’elle a été visiblement victime de harcèlement sexuel dans presque tous les médias où elle est passée. Mais Pricile Imelda Kpogbeme a tenu tête à ses bourreaux, même si elle a fini par ne plus se rendre au travail.”
Soutien massif
Les deux femmes ont reçu un soutien massif de la part des internautes et de personnalités, hommes et femmes, du monde des médias. L’effet de ces révélations a poussé de nombreuses organisations de la société civile et des syndicats à monter au créneau, dont l’Union des professionnels des médias du Bénin : “L’organisation syndicale des hommes et femmes des médias a également informé l’opinion publique de la création d’une cellule d’aide et d’assistance juridique aux professionnels des médias victimes de tout type d’abus – sexuels ou non – dans l’exercice de leur profession devant la justice”, indique le site béninois Banouto.
Pour sa part, l’ORTB affirme qu’aucune plainte n’a jamais été déposée par le passé, mais tient à rassurer en indiquant que des enquêtes sont en cours.
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