Hommage à un Juste / Par Abdel Kader Ould Mohamed

En arabe, le terme «Al yaghin» signifie la vérité mais se dit également, de la mort. En réalité, la mort est la seule certitude qui tel un nuage d’angoisse pointe à l’horizon de l’espérance.

C’est, finalement, la mort qui dévoile la vérité de l’espérance de vie. Evoquer l’espérance au sujet du regretté Sidi Mohamed ould khatry yarhmou ne peut jamais relever du superflu.

Il incarnait l’une des ces espérances peut-être inconnues du grand public mais qui sont au fond, le moteur d’une belle histoire qui inspire l’humanisme des lettrés dans toute sa splendeur.

J’ai connu le défunt dans la première moitié de la décennie des années 80 lors d ‘une évasion de jeunesse qui m ‘avait conduit à fuir l’ennui et le désespoir mais aussi l’injustice d’être privé d’aller à l’étranger par la commission nationale des bourses laquelle avait, pourtant orienté à l’extérieur des derniers de la classe et autres rescapés de la seconde session. Ce voyage fut pour moi une tentative qui a certes échoué, car l’inscription sollicitée n’a pas été obtenue mais il fut l’occasion de connaitre les grandes figures de la vie estudiantine de l’époque.

Nous nous sommes rencontrés par hasard dans le quartier beau séjour de Casablanca, c’était le soir même des opérations conjointes contre les forces américaines et françaises stationnées au Liban et j’ai été séduit par l’exaltation mystique avec laquelle il enveloppait son enthousiasme pour le vent de liberté qui soufflait au proche Orient.

J’avais découvert en lui un esprit exalté qui savait tenir en haleine son auditoire par un beau discours sur les vertus du zen et sur le soufisme de gauche.

Malgré mon engouement précoce pour les filiations parentales et spirituelles, je ne savais pas à l’époque, que ce révolté atypique était le descendant d’un juste saint (Kana abouhouma salhan) dont le subconscient garde en réserve une connaissance approfondie de la culture traditionnelle et je n’étais pas du tout surpris quand  des décennies plus tard, j’ai revu comme dans un attachant feuilleton, la grandeur de son esprit qui défilait telle une grande espérance d’un humaniste accompli.

De même, je n’ai pas été surpris par la compétence avérée du haut fonctionnaire qui malgré les services rendus à la nation est allé à la retraite sans être décoré.

La vraie retraite était chez lui une seconde nature et il a eu finalement l’occasion de la pratiquer dans sa vaste culture.

En outre il faisait partie de ces esprits modérateurs dont on a vraiment besoin car ils sont censés pouvoir par leur style panser la plaie de la déchirure d’une certaine élite dont la réconciliation sur la base de critères justes et acceptables sont d’un intérêt certain pour le progrès du pays. Je le voyais en tout cas bien dans ce rôle, faire du tango avec le regretté Mohamed El Michry Athie yarhmou lequel a  lui aussi disparu récemment. Je sais bien que ceux qui croient à cette espérance sont légion mais il y’ a de ces pertes qui nous plongent, forcément, dans l’immense regret.

Certes nos chemins se sont séparés et nos rencontres étaient rares mais il était là, quelque part, enfoui  dans mon subconscient.

En témoigne ce mot qu’il m’a écrit en privé pour réagir à l’un de mes postings et que j’ai vu pour la première fois en cherchant sa page après l’annonce de sa mort.

Ainsi j’ai découvert avec regret qu’il ne fait pas partie de la liste des amis de la page et que sa demande d’amitié n’a jamais abouti à cause du plafond autorisé par Facebook.

Dommage que ce machin de sorcellerie ne soit pas outillé pour signaler les pages inactives qui, telles des feuilles mortes, encombrent l’espace virtuel mis à notre disposition et pour recommander vivement les vrais amis qui produisent l’espérance au quotidien et dont les pages fleurissent tel un printemps, en tout temps. Dommage que je n’ai jamais pris le temps pour visualiser tous les messages privés qui parfois m’échappent
et pour nettoyer la page.

En tout cas je m’en veux d’avoir raté l’occasion d’avoir dans la liste des Amis de la page, un grand ami, un vrai.

..

Voici le message que le regretté Sidi Mohamed ould khatri m’a adressé en privé sur Facebook et je garderai, incha Allah, telle décoration qui m’honore :

 

Excellence
Je viens de lire la brillante rétrospective que vous venez de partager . Merci beaucoup pour nous avoir éclairé sur vos belles trajectoires vous et l’honorable Ahmedou Ould Ennini.
Sachant qu’à votre sujet j’en savais déjà de suffisamment valorisant .
Par ailleurs j’essaye de vous adresser une demande d’amitié. Hélas, Face m’oppose le fait que vous avez atteint le nombre autorisé.
Fraternellement

 

أسأل الله العظيم له الرحمة والغفران وجنة الرضوان و للاهل الكرام عظم الله اجرهم الصبر والسلوان انا لله وانا اليه راجعون

 

 

Abdel Kader Ould Mohamed

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