Le changement que vient de procéder le gouvernement au niveau de l’administration territoriale suscite des polémiques sur les réseaux sociaux qui pointent le virus de la préférence monocolore dans les régions du Sud.
En effet ce changement depuis l’élection de Ould Ghazouani en juin dernier est pointé par la presse nationale comme un remaniement territorial sans précédent avec en première ligne 9 nouveaux gouverneurs sur les 15 que compte le pays et un changement de tous les préfets et sous –préfets. Pour la première fois les nouvelles autorités administratives sortent de l’Ecole nationale d’administration et en majorité de jeunes préfets.
Cependant ce chambardement politique ne fait pas l’unanimité sur les réseaux sociaux qui indexent une gouvernance monocolore flagrante dans les régions du Sud dont l’histoire des déportations en 89 est toujours gravée dans la mémoire des habitants.
En effet la vallée qui a perdu les trois quarts de sa population durant ces évènements attend toujours une politique de justice sociale depuis 31 ans. Ce qui est mis en évidence c’est plus l’absence de nominations des jeunes cadres administrateurs ou anciens des autres composantes du pays que la compétence des promus.
Cette discrimination ne date pas d’aujourd’hui. Ould Ghazouani donne l’impression de maintenir le statu quo qui procède à un système de quota ethnique. Un danger pour l’unité nationale et la cohésion sociale. Ses 9 mois de gouvernance n’ont pas corrigé le système comme en témoignent les nominations récentes au sein de l’armée de la gendarmerie et de la police qui obéissent en général au critère tribal et régionaliste. Le président mauritanien a encore moins instauré un Etat de droit qui respecte la citoyenneté et les libertés.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 02 mai 2020)
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