
La convention avec Arise relative à la construction et à la gestion d’un terminal à conteneurs au Port de Nouakchott, sera-t-elle invalidée ? La commission d’enquête parlementaire, qui a déjà entendu plusieurs ministres ainsi que le premier d’entre eux au moment de la signature dudit accord, recommandera-t-elle son annulation ou simplement sa révision ? Les promoteurs nationaux du secteur, qui s’opposent fermement à cette intrusion dans un domaine où ils opèrent depuis l’Indépendance, mettent les bouchées doubles pour qu’Arise soit défenestré. De son côté, la société singapourienne devenue de Droit mauritanien affiche sa sérénité.
« Jamais dans l’histoire de la Mauritanie », note un expert en affaires maritimes, « une convention avec une entreprise étrangère ne fut signée avec autant d’intérêt et de célérité. Sept ministres furent appelés à la parapher en une seule journée. C’est à croire que le gouvernement avait le feu aux trousses… alors qu’il n’y avait aucune urgence, du moins avouable ». Il s’agissait non seulement de construire un quai à conteneurs au Port autonome mais aussi d’en assurer la gestion… pendant trente ans. Largement de quoi recourir à un appel d’offres international. Mais on était en Avril 2019 et Ould Abdel Aziz à quelques mois de son départ de la tête de l’État. « Passée de gré à gré », souligne notre expert, « la convention mettait son successeur devant le fait accompli ». Un argument suffisant pour invalider l’accord ? Un petit retour dans le temps devrait éclairer la réponse…
« Outil essentiel de souveraineté » : c’est en cette perspective que feu Mokhtar ould Daddah plaida auprès de la Chine pour obtenir la construction du Port Autonome de Nouakchott dit Port de l’Amitié (PANPA) qui entame ses activités en 1987. La prouesse réalisée par nos amis chinois ouvre la Mauritanie à une indépendance conséquente dans le domaine des échanges commerciaux. Notre économie nationale se développe à la vitesse grand V et le PANPA se retrouve bientôt en situation de congestion de plus en plus aiguë, singulièrement avivée dans la dernière décennie par la croissance de nos exportations d’hydrocarbures et autres produits miniers. La nécessité d’une gestion sur le long terme du port engage d’assez bonne heure le ministère de l’Équipement et des transports à étudier un schéma directeur en trois phases : 2008-2014, 2015-2019 et 2020-2025. Les grandes manœuvres des opérateurs internationaux se bousculent…Au détriment des opérateurs nationaux, ouvertement désavoués par le gouvernement et son chef bien décidés à brader l’intérêt public.
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Ben Abdalla
Source : Le Calame
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