Apple et Google ont uni leurs forces en vue de développer une application de géolocalisation pour lutter contre la propagation de la pandémie de Covid-19. Mais elle serait inopérante pour 2 milliards de téléphones portables dans le monde.
Sur le papier, le projet est inédit et dans le contexte actuel de pandémie, il semble le bienvenu. Mais la collaboration de Google et Apple pour le développement d’une application de traçage des personnes contaminées par le Covid-19 atteint déjà ses limites.
Le Financial Times raconte, lundi 20 avril, que près de 2 milliards de personnes utilisant des téléphones portables seraient dans l’incapacité de mettre en route cette application. “Le système développé par les entreprises de la Silicon Valley s’appuie sur des technologies absentes des appareils les plus anciens.” C’est le cas notamment des téléphones qui ont plus de cinq ans, précise le quotidien économique.
Selon le cabinet Counterpoint Research, un quart des smartphones actuellement utilisés dans le monde ne possèdent pas les puces Bluetooth basse consommation nécessaires pour mettre en communication des appareils proches sans épuiser leur batterie. Et à ceux-là s’ajoutent 1,5 milliard d’utilisateurs qui n’ont encore que des mobiles ‘de base’ sur lesquels on ne peut installer ni iOS [d’Apple] ni Android [de Google].”
Les populations vulnérables particulièrement touchées
Un comble, sachant que les systèmes d’exploitation d’Apple et Google font tourner la majorité des 3,5 milliards de téléphones qui seraient en service dans le monde. Pour un projet qui souhaite “toucher le public le plus large possible tout en protégeant le respect des données personnelles”, le compte n’y est pas encore.
Le journal britannique explique que cette fracture numérique pénalise particulièrement les personnes les plus pauvres et les plus âgées, qui possèdent la plupart du temps des téléphones moins cher car moins sophistiqués. Or ce sont ces populations qui, étant les plus vulnérables face au virus, devraient bénéficier le plus de cet outil.
Ironiquement, ce “raté” pourrait permettre de protéger les données personnelles des utilisateurs concernés, alors que le Financial Times publie, à côté de cet article, un appel de 300 universitaires à ne pas utiliser les applications de traçage pour effectuer de la surveillance de masse.
Source : Courrier international
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com