Depuis le début de la crise sanitaire provoquée par la pandémie de covid-19 le gouvernement a lancé un plan de riposte pour limiter la propagation du virus et mis en place un fonds spécial de solidarité sociale pour soulager les populations les plus démunies. Après près d’un mois toutes ces mesures sont considérées bonnes mais des difficultés subsistent quant à leur mise en œuvre.
Incontestablement le gouvernement a lancé très tôt un plan de riposte contre le covid-19 pour limiter sa propagation en surveillant tous les postes des frontières aériennes terrestres et maritimes et en mettant en place un système de confinement des personnes qui rentraient sur le sol national. C’est ainsi qu’après la fermeture de toutes ces frontières à ce jour 1377 personnes sont en quarantaine à travers le pays dont 685 à Nouakchott. 6 cas avérés jusqu’ici dont 2 guéris et 1 décès.
Des résultats dans l’ensemble encourageants mais qui cachent des difficultés dans le confinement à Nouakchott comme à l’intérieur du pays. Dans la capitale le premier décès dans une ambulance révèle un dysfonctionnement dans la prise en charge des personnes confinées notamment dans des hôtels au point que le gouvernement a ouvert une enquête pour connaître les raisons de cette mort. Ensuite le confinement à Kaédi suscite depuis quelques jours des inquiétudes des populations qui manquent de nourriture et font face à la hausse des prix des denrées de première nécessité.
Le confinement n’est pas synonyme de prison encore moins de famine. Par ailleurs le gouvernement a du mal à faire respecter les mesures de barrières contre le virus notamment la distanciation sociale. Les lieux publics sont toujours bondés de monde. Et dans la mise en œuvre du fonds de solidarité les attroupements depuis quelques jours des populations devant les boutiques Emel ne sont pas de nature à faire respecter les mesures sanitaires d’un côté et de l’autre le laisser-aller traduit l’absence d’une organisation pour permettre un accès facile aux bénéficiaires. Outre la responsabilité de l’Etat c’est aussi l’absence de discipline des citoyens qui est pointé du doigt par les observateurs.
La mobilisation de toute la société est difficile si tous les acteurs politiques citoyens religieux ne s’impliquent pas dans une campagne de sensibilisation au danger du virus. Il s’agit de contenir d’endiguer et de s’adapter à chaque phase de l’évolution de l’épidémie. Le gouvernement n’a pas les moyens de la prise en charge des malades du covid-19. Tous les efforts devront être déployés dans la prévention. C’est le seul antidote.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 06 avril 2020)
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