Ancien journaliste sportif, agent mythique du gratin du football, ex-président de l’Olympique de Marseille… À 68 ans, Pape Diouf est la première victime du Covid-19 au Sénégal.
Le mardi 31 mars en fin d’après-midi, la nouvelle de la contamination de Pape Diouf par le coronavirus, annoncée par nos confrères de La Provence, avait rapidement fait le tour des rédactions et suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux.
Quelques heures plus tard, une information de la Radio Télévision Sénégalaise (RTS), venait balayer l’optimisme qui continuait, malgré tout, de prévaloir. Pape Diouf est décédé dans la soirée, à l’hôpital Fann de Dakar, un établissement spécialisé dans les maladies infectieuses et tropicales, où il avait été admis quelques jours plus tôt. Testé positif, Pape Diouf, avait été placé sous assistance respiratoire, et un rapatriement vers un hôpital de Nice dans un avion affrété par l’Ambassade de France à Dakar était programmé. Hélas, son état de santé s’est rapidement détérioré dans la journée de mardi, rendant ce transport impossible.
Depuis l’officialisation de son décès, les hommages affluent, émanant d’acteurs du monde du football, mais également de personnalités politiques, comme le président sénégalais Macky Sall.
Premier président noir d’un club européen
Pape Diouf, qui avait fêté ses 68 ans le 18 décembre, est donc la première personne à décéder du coronavirus au Sénégal. L’annonce de sa mort a provoqué une immense onde de choc au Sénégal, mais également en France, où il fût un dirigeant apprécié et estimé pour son ouverture d’esprit, son intelligence et son sens du dialogue. Car Pape Diouf – d’abord manager sportif pendant un an, puis aux commandes l’Olympique de Marseille (OM) de 2005 à 2009 -, est devenu le premier – et à ce jour unique – président noir d’un club européen.
Une réalité qui l’amena à faire ce « constat pénible, à l’image de la société européenne et surtout française, et qui exclut les minorités ethnique. » Sous son règne, l’OM ne remporte aucun titre, mais se qualifie plusieurs fois pour la Ligue des Champions, un bilan sportif le hissant parmi les principaux acteurs du renouveau du club à la fin des années 2000. En 2009, pourtant, Robert Louis-Dreyfus, le propriétaire de l’OM et qui l’avait nommé président, décida de se séparer de lui, justifiant sa décision par d’importantes divergences de vue avec Vincent Labrune, le président du conseil de surveillance, son futur successeur.
Plus aucune place pour la rivalité ce soir. Très triste d’apprendre le décès d’un monument de notre football, mes condoléances à la famille Diouf.
Alexis Billebault
Source : Jeune Afrique
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