Mauritanie – Recensement des bénéficiaires du fond spécial CORONA : Déjà des interrogations sur la transparence !

A peine lancée, l’opération de recensement des populations  pouvant bénéficier du fonds spécial Corona suscite des interrogations.

Qui peut en bénéficier et selon quels critères ? Qui mène l’opération de recensement sur le terrain ? Et enfin quels sont les endroits et modalités de ce recensement ? Le dimanche matin,  à Arafat, on sentait comme une espèce de flottement. Les citoyens ayant appris la nouvelle par le bouche à oreille ne savaient pas où se donner de la tête.

On rencontrait certains d’entre eux munis de photocopies de leur carte d’identité à  la recherche de points de recensement. Ce n’est ni à la mairie, ni à la préfecture, ni dans les autres services régionaux de la Wilaya. En cette période de pandémie  du  coronavirus, on s’attendait à des porte-à-porte, avec de petites équipes. Mais hélas !

Interrogées dans la rue,  des dames affirment avoir entendu que  le démarrage a été  fixé, ce dimanche 29 mars, mais sans aucune indication, sinon que le point de recensement se situe près d’un carrefour dit des 10 boutiques, non loin de l’ancien arrêt des ânes.

D’autres parlent des boutiques Emel ou du carrefour Ghandahar.  D’où cette recherche des  citoyens pour dénicher les recenseurs et  se faire recenser. Renseignements pris, le  reporter du Calame s’est  mis à la recherche comme les autres.

Finalement, il  tombe  sur une maison privée devant laquelle un  pickup chargé des éléments de  la garde stationnait. Quelques uns d’entre eux gardaient la porte. L’entrée paraissait filtrée. Quelques mètres plus loin, des femmes attroupées discutaient, photocopies en mains.

Le  bouche à oreille aidant  d’autres femmes arrivaient de tous les côtés. Selon elles, il suffit de déposer une photocopie de sa carte d’identité portant son numéro de téléphone et attendre  d’être appelé? Du n’importe quoi !

Cette manière de faire n’augure pas de la transparence des opérations. Une dame venue photocopier sa carte d’identité  dans une boutique, à côté, dénonce :   c’est de cette manière qu’on a toujours privé les nécessiteux  de l’aide  qui leur est destinée.  Elle n’a pas totalement tort,  plusieurs personnes rencontrées ont dénoncé des « recensements  sélectifs », des distributions de « complaisance … ».

En effet dans des quartiers de la banlieue, on  entend parler de distribution de vivres, de viande saoudienne, de cash, après coup. Les autorités ne communiquent pas, ce qui ne facilite pas la tache aux citoyens qui, le plus souvent n’ont pas de voies de réclamations ou les ignorent  tout simplement ; ils se contentent de lamentations. L’administration de proximité, connais pas !

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