Le moins qu’on puisse dire la première conférence de presse du président mauritanien depuis son élection cette fin de semaine à Nouakchott est considérée par les observateurs comme un demi échec. Seule la presse publique était invitée privant ainsi l’opinion publique des questions qui fâchent.
Ould Ghazouani qui a jusqu’ici cultivé l’image d’un chef d’Etat moderne comme en témoigne son habillement occidental à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, a de pair adopté un nouveau style de gouvernance qui laisse apparaître la transparence. Cette image contraste avec une préférence d’une conférence de presse la première depuis son élection dédiée seulement à la presse publique. Même si l’explication de placer son message sous le signe de la première et la deuxième génération nouvelle est un argument acceptable.
En fermant la porte à la presse libre Ould Ghazouani prive ainsi les mauritaniens de beaucoup de réponses à leurs préoccupations quotidiennes du panier de la ménagère qui ne cesse de baisser en passant par la hausse du carburant et des prix des denrées de première nécessité, du chômage des jeunes et les petites retraites des fonctionnaires.
La liste des centres d’intérêt est longue. C’est un choix délibéré du président mauritanien qui ne laisse pas indifférent les observateurs qui pointent la pensée unique derrière laquelle se cache une presse publique dont les missions sont désormais ciblées. Un message fort aux dirigeants de la télévision et la radio nationale et l’agence d’information mauritanienne.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya 09 mars 2020)
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