Déclaration conjointe à l’occasion du cinquième anniversaire de la Déclaration d’Abidjan des ministres des Etats membres de la CEDEAO sur l’éradication de l’Apatridie d’ici 2024
Selon l’article 1er de la convention de 1954 relative au statut des apatrides, l’apatride est “une personne qu’aucun Etat ne considère comme son ressortissant par application de sa législation”. Au-delà de cette définition assez restrictive, les rédacteurs du projet de protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples sur des aspects spécifiques du droit à la nationalité et l’éradication de l’apatridie en Afrique, ont estimé nécessaire d’ajouter :« y compris la personne dont la nationalité ne peut être établie ».
Cette extension vise essentiellement les personnes qui ne peuvent produire un acte d’état civil valide pour se faire établir un certificat de nationalité sur la base, soit de leur filiation avec un national d’un Etat qui applique la règle du droit du sang, soit de leur naissance sur le territoire d’un Etat qui applique la règle du droit du sol. Il s’agit des personnes à risque d’apatridie
Contrairement aux apatrides visés par la définition de la convention de 1954, ces personnes ont techniquement une nationalité, mais elles peuvent devenir des apatrides avérés, si à terme elles ne règlent pas leur problème d’état civil.
Le nombre de personnes exposées au risque d’apatridie en Côte d’Ivoire et dans la sous-région du fait des défauts de déclaration à l’état civil est malheureusement loin des standards internationaux qui exigent que chaque enfant soit déclaré à la naissance et ait une identité et une nationalité.
Fortement préoccupés par cette problématique qui est d’envergure mondiale, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), et le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés (UNHCR), ont organisé en février 2015, une conférence ministérielle en vue de l’éradication de l’apatridie dans l’espace de compétence territoriale des pays membres de la CEDEAO.
A l’issue de cette rencontre, les représentants des états-parties ont signé une Déclaration qui constitue un instrument majeur et décisif dans la lutte contre ce phénomène dans la sous-région. Ce document, qui énonce 25 engagements, a été baptisé la « Déclaration d’Abidjan ».
La Côte d’Ivoire, soucieuse du respect des engagements qu’elle prend, est fière, en ce cinquième anniversaire de la signature de la Déclaration d’Abidjan, d’affirmer qu’elle a enregistré des avancées remarquables dans la mise en œuvre des mesures prescrites dans le document.
En effet, pour ne citer que les plus significatives, nous avons :
La « Déclaration d’Abidjan » a maintenant cinq ans et il nous reste quatre ans pour atteindre la date butoir qui a été fixée pour annihiler complètement l’apatridie dans tout l’espace CEDEAO. Le Gouvernement ivoirien représenté par le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, et le HCR par son premier responsable en Côte d’Ivoire, ont harmonisé leurs positions sur les défis restants à relever afin que les engagements pris soient entièrement respectés.
Aussi, au titre des perspectives à venir, s’agissant des activités inscrites dans le cadre de l’accord de partenariat conclu entre les deux parties, est-il prévu notamment :
Enfin, fiers des progrès réalisés mais conscients que de nombreux efforts restent encore à faire, le gouvernement ivoirien et le HCR réitèrent leur détermination à faire en sorte que les problèmes de nationalité de toutes les personnes vivant sur le territoire de la Côte d’Ivoire trouvent une solution.
(*) M. SansanKAMBILE
Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme
(**) M. Mohamed Askia TOURE
Représentant Résident du HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.
Source : Afrique Midi
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