
Les Emirats arabes unis ont annoncé lundi avoir donné leur feu vert à l’exploitation de la centrale nucléaire de Barakah, la première du monde arabe.
Sa mise en route devrait intervenir dans un « futur proche » même si la date n’a pas été encore précisée.
« L’Autorité fédérale de régulation nucléaire (FANR) a approuvé la délivrance à l’entreprise Nawah de la licence d’exploitation du réacteur 1 de la centrale », a déclaré le représentant permanent des Emirats à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Fondée en 2016, Nawah Energy Company exploitera et entretiendra, à terme, les quatre réacteurs de la centrale de Barakah, dans le nord-ouest du pays.
Cette installation a été construite par un consortium mené par Emirates Nuclear Energy Corporation (ENEC) et le coréen Korea Electric Power Corporation (KEPCO), pour un coût estimé à 24,4 milliards de dollars (22,5 milliards d’euros). Initialement, cette centrale devait entrer en service en 2017.
Programme nucléaire «pacifique »
« C’est une nouvelle étape dans notre marche vers le développement de l’énergie nucléaire pacifique », s’est réjoui sur Twitter Mohammed ben Zayed, prince héritier d’Abou Dhabi. Selon lui, l’objectif est de se préparer aux 50 prochaines années et assurer les besoins énergétiques du pays. »
Les responsables émiratis n’ont cessé d’insister sur le caractère « pacifique » de leur programme nucléaire et assurent qu’il ne contient aucun volet militaire malgré les fortes tensions régionales.
« Les Emirats restent attachés aux normes les plus élevées de sécurité et de non-prolifération nucléaires ainsi qu’à une coopération solide et continue avec l’AIEA et les partenaires nationaux et internationaux », a souligné le représentant de l’Autorité fédérale de régulation nucléaire (FANR). Le pays a accueilli plus de 40 missions internationales et inspections de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et de l’Association mondiale des exploitants nucléaires (WANO) depuis 2010.
Sauf que ce site n’est donc séparé de l’Iran, en face, que par les eaux du Golfe et pourrait devenir une cible stratégique si les tensions géopolitiques passaient un nouveau stade.
Se préparer aux besoins croissants en énergie
Lorsqu’ils seront pleinement opérationnels, les quatre réacteurs de centrale auront la capacité de produire 5 600 mégawatts d’électricité, soit environ 25 % des besoins des Emirats arabes unis. L’Etat fédéral composé de sept émirats compte une population de 9,3 millions d’habitants dont environ 80 % d’expatriés.
Toutefois, les besoins en électricité dans cette zone sont croissants, en raison notamment de l’utilisation systématique à la climatisation durant les étés caniculaires.
En plus du nucléaire, les Emirats ont déjà fait le pari du photovoltaïque avec la centrale Shams de 2,5 km2 inaugurée en 2013 dans le désert d’Abou Dhabi qui alimente plus de 20 000 foyers.
Même si les Emirats disposent d’une importante réserve de pétrole avec 105 milliards de barils et de gaz (7 700 milliards de m3), un récent rapport du Fonds monétaire international (FMI) a averti les pays arabes du Golfe, dépendants du pétrole, qu’ils allaient devoir engager des réformes profondes sous peine de voir leurs richesses s’épuiser d’ici 15 ans.
« Avec la situation budgétaire actuelle, la richesse de la région pourrait s’épuiser d’ici 2034 », affirme le FMI en ajoutant que les Etats du Golfe qui se sont enrichis pendant des décennies grâce aux revenus pétroliers, n’ont aujourd’hui d’autres choix que d’accélérer et d’élargir les réformes économiques pour éviter de devenir des emprunteurs nets.
Source : Le Parisien
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