Mauritanie : des manifestants s’opposent à l’implantation d’une usine de traitement de l’or à Chami

Ça chauffe depuis mardi dernier, à Nouadhibou, dans le nord-ouest de la Mauritanie, où les habitants s’opposent à l’implantation d’une unité de traitement de l’or de la société Kenz Mining dans la ville nouvelle de Chami. Les heurts entre manifestants et policiers se sont ensuivis d’arrestations.

Hier, jeudi 6 février 2020,  deux des manifestants ont été présenté devant le juge du tribunal de Nouadhibou qui les a transférés à la prison civile de la ville. Les autres personnes interpellées au cours de cette manifestation nocturne, dont des femmes, ont été placées sous contrôle judiciaire.

Ces manifestants sont des habitants de la ville nouvelle de Chami, à mi-chemin sur le tronçon reliant Nouadhibou, à Nouakchott, ville distante de 465 kilomètres vers le sud du pays.

C’est donc à Nouadhibou, important port et grande ville minière, qu’ont été transférés, mardi 5 février dernier en soirée, les habitants de Chami qui ont organisé une manifestation hostile à l’implantation d’une usine de traitement de l’or dans cette ville nouvelle.

Très en colère contre les autorités, plusieurs manifestants se sont ensuite rendus en masse, toujours au cours de cette nuit de mardi à mercredi 6 février, pour manifester devant le siège de la région de Nouadhibou, afin de dire leur rejet du projet d’implantation, dans leur ville de Chami, de la société Kenz Mining, spécialisée dans le traitement de l’or.

Selon des informations relayées par des médias locaux, confirmées par des sources gouvernementales, les forces de police ont été accueillies par les manifestants à coups de jets de pierres.


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Mercredi dernier, 5 février 2020, le gouvernement, relayé par l’Agence Mauritanienne d’Information (AMI), a dénoncé des faits de violence qu’il a imputés à «un groupe d’individus qui ont manifesté mardi soir devant les locaux de la région de Nouadhibou. Jetant des pierres, {ils} ont affronté les forces de l’ordre et blessé 2 policiers, obligeant ces dernières à user de grenades lacrymogènes de manière proportionnelle à la menace, et avec retenue».

Cette dépêche de l’agence de presse pro-gouvernementale mauritanienne ajoute que «la police n’a pas fait usage d’armes à feu au cours de ces événements et appelle à plus de responsabilité dans le traitement de l’information et la diffusion de {celle-ci}, pour éviter la propagation de rumeurs malveillantes».


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Au sujet de la question de fond de cette affaire, soit la mise en place de l’usine de traitement de l’or dans la ville nouvelle de Chami, décriée par les manifestants de Nouadhibou, le gouvernement tient à raopeler «sa politique, visant à répondre positivement aux aspirations des citoyens et assurer leur sécurité. Ainsi, un comité interministériel formé à cet effet, a enquêté sur les conditions de construction de l’unité industrielle objet des manifestations, et déterminé les impacts environnementaux pouvant résulter de son activité. Un cahier des charges et des  recommandations ont été imposées à l’entreprise».

Cheikh Sidya

Correspondant à Nouakchott

 

Source :  Le 360.ma (Maroc)

 

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