Coronavirus : quand la télévision chinoise accusait le médecin Li Wenliang de mentir

Ce vendredi 7 février, l’émotion se répand sur les réseaux sociaux après le décès de Li Wenliang, l’un des médecins qui ont tenté d’alerter au sujet de l’épidémie de coronavirus. Bien que Pékin ait depuis fait volte-face, les autorités accusaient au départ les huit médecins lanceurs d’alerte de “propager de fausses informations”.

“Au revoir Li Wenliang” : sur les réseaux sociaux chinois, l’émotion est immense ce vendredi 7 février, après la disparition de l’ophtalmologue de 34 ans qui comptait parmi les premiers médecins à avoir lancé l’alerte au sujet de l’épidémie liée au coronavirus. Depuis l’annonce officielle de sa mort à 2 h 58 (heure française), les appels au rassemblement pour lui rendre hommage se multiplient partout dans le pays, comme l’explique ici notre journaliste :

 

Zhulin Zhang @ZhangZhulin

« À tous les habitants de Wuhan, ce soir à 21h, rendons collectivement hommage à  ». Cet appel est loin d’être limité à . Un mouvement traverse toute la Chine.

View image on Twitter

Si la plupart des journaux chinois présentent Li Wenliang comme un “lanceur l’alerte”, c’est le cas par exemple du journal officiel Global Times, les autorités chinoises n’ont pas toujours tenu ce discours, loin de là. Au début du mois de janvier, soit quelques semaines avant sa disparition, la télévision officielle chinoise CCTV tentait au contraire d’étouffer la voix des médecins de Wuhan.

Les captures d’écran suivantes montrent des journaux télévisés diffusés les 2 et 3 janvier 2020, qui évoquent la “découverte à Wuhan d’un foyer de pneumonie d’origine inconnue”. Mais c’est l’information suivante qui fait les gros titres : “Huit personnes accusées de diffuser de fausses rumeurs ont été placées en examen”.

 

Zhulin Zhang @ZhangZhulin

Suite au décès du médecin , les copies d’écran de ces présentateurs/trices de CCTV, télévision centrale de la Chine, au moment où ils qualifiaient les 8 médecins dont Li Wenliang d’avoir « diffusé des rumeurs en ligne », circulent massivement sur les réseaux sociaux.

113 people are talking about this

 

Très partagés sur les réseaux sociaux chinois, les extraits de ces journaux télévisés, qui soulevaient l’indignation des internautes, ont depuis été supprimés (c’est le cas par exemple sur cette page).

Des “fake news” sur les réseaux

 

Plutôt que de prendre au sérieux les avertissements de Li Wenliang et de ses confrères, Pékin a donc tenté dans un premier temps de les faire taire. Sans trop insister sur cette réaction des autorités, le Global Times se contente de le présenter comme l’un des huit résidents de Wuhan “qui ont été réprimandés par la police locale début janvier pour avoir répandu des ‘rumeurs’ sur l’épidémie du nouveau coronavirus”. Loin de propager de fausses informations, les médecins de Wuhan ont été les premiers à alerter sur les risques de propagation de l’épidémie.

En revanche, les “fake news” au sujet du coronavirus sont légion sur les réseaux sociaux : “plus de 20 personnes” ont d’ailleurs été arrêtées pour cette raison “dans six pays différents” en Asie, relate The Straits Times depuis Singapour ce vendredi 7 février. À Hong Kong par exemple, un vigile a été arrêté pour avoir causé des mouvements de panique dans un centre commercial, en affirmant que plusieurs employés avaient de la fièvre et s’étaient mis en arrêt maladie.

 

 

 

Source : Courrier international

 

 

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

 

 

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page