
Le président mauritanien entame cette fin de semaine une visite officielle de 3 jours aux Émirats arabes unis. La première officielle depuis son élection en juin 2019.
Cette visite met à l’épreuve avant tout la diplomatie arabe de la Mauritanie dans ce pays considéré comme un grand bailleur dans les domaines économiques, militaires et médiatiques. Les Émirats arabes unis n’ont jamais caché jusqu’ici leur volonté politique de s’approcher des pays du Maghreb en particulier la Mauritanie pour soutien lors de la crise du golfe.
Dans cette perspective la construction d’une base militaire au Nord de la Mauritanie par les Émiratis démentie par Nouakchott est considérée par les observateurs comme un premier pas d’Abou Dabi pour s’implanter dans cette région entre l’Algérie la Mauritanie et le Mali.Un vieux rêve qui risque de devenir une réalité avec cette visite du chef de l’Etat mauritanien.Si ce projet soulagerait Nouakchott dans sa partie Nord confrontée aux incursions du Polisario il n’en demeure pas moins qu’il pourrait impacter ses relations avec Alger qui reprochait en 2017 Abhu Dabhi et Ryad d’avoir imposé le blocus à Qatar.
La récente visite non officielle d’un comité militaire Emirati en Mauritanie est une pièce à conviction que ce projet est en gestation. Cette visite officielle de 3 jours est l’occasion pour les deux pays de clarifier leur position.En dehors de l’Arabie saoudite les Émirats constituent le pays qui investit le plus en Mauritanie. Son influence économique depuis des décennies réside notamment dans d’énormes investissements pour le contrôle des ports de Nouakchott et de Nouadhibou.D’autres aspects visibles de cette implantation Emiratie c’est l’accaparement des terres agricoles dénonce plusieurs fois par l’opposition .
C’est également la construction du port de Ndiago près de la ville de St-Louis du Sénégal qui continue de faire polémique dans le pays de la Teranga qui doute sur ce port de pêche ou base navale ou quai de pêche. C’est donc dire la place importante des Emirats dans les relations avec la Mauritanie sous les régimes précédents en particulier celui de Ould Aziz qui a fait de ce pays un paradis fiscal.Ses avoirs ont été gelés dans les banques Emiraties sur recommandation des États-Unis.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya 01 février 2020)
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