Une ville chinoise publie des photos de gens en pyjama dans la rue

Le but : leur coller la honte.

Aller faire ses courses en pyjama n’est vraiment pas vu d’un bon œil dans la ville chinoise de Suzhou, au nord de la province de l’Anhui. Les autorités locales ont publié lundi 20 janvier sur internet des photos de sept personnes portant leurs vêtements de nuit dans la rue, qualifiant cela de «comportement non civilisé».

Prises par des caméras de surveillance, les photos étaient accompagnées du nom de la personne, d’une image de sa carte d’identité et d’autres informations personnelles.

L’objectif ? Leur mettre clairement la honte. Pour se défendre, les autorités ont précisé que la cité participait à un concours national de «ville civilisée» et que chaque citoyen·ne devait se tenir à carreau pour l’occasion.

D’autres mauvais comportements ont aussi été pointés du doigt, comme «se coucher (sur un banc) de manière non civilisée» et distribuer des dépliants publicitaires.

Après que la publication de ces photos a provoqué un tollé général en ligne, les autorités ont été contraintes de s’excuser. «Nous voulions mettre un terme aux comportements non civilisés, mais bien sûr, nous devons protéger la vie privée des résidents», a précisé l’un des responsables, rapporte la BBC.

Ce n’est pas la première fois que les dirigeant·es de Suzhou partent à la chasse aux mauvaises attitudes des citoyen·nes. L’année dernière, selon les médias locaux, la ville aurait demandé aux habitant·es de prendre des photos des «comportements non civilisés» observés dans la rue, en échange d’une récompense de 10 yuans (1,30 euro).

Reconnaissance faciale

 

Pour trouver les informations de ces Chinois·es en pyjama, les responsables de Suzhou ont fait appel aux multiples caméras de reconnaissance faciale de la ville. Ce type de technologie, qui utilise l’intelligence artificielle, a fleuri un peu partout en Chine ces dernières années.

Il y a deux ans, le pays comptait 170 millions de caméras de surveillance, et 400 autres millions sont attendues fin 2020. Par exemple, à Chongqing, la ville au grand dispositif de vidéosurveillance, on compte 2,5 millions de caméras, soit près d’une caméra pour six personnes.

Pire, la reconnaissance faciale n’est plus une option mais une obligation en Chine. Les personnes achetant un téléphone dans une des boutiques du pays doivent obligatoirement se faire enregistrer par cette technique.

Ainsi, en Chine, l’intelligence artificielle permet de retrouver des criminel·les en fuite, de payer ses achats en un clin d’œil et de se faire réprimander quand on se promène tranquillement en pyjama dans la rue. Futur.

Repéré par Robin Tutenges

Repéré sur BBC

Source : Slate (France) – Le 21 janvier 2020

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