L’Institut Pédagogique National(IPN) est dans la ligne de mire des autorités mauritaniennes suite à la rupture de stock prématuré des manuels scolaires.
Au niveau de la plupart des établissements scolaires et du corps enseignant, la grogne monte depuis quelque temps. Et dans les rares kiosques de l’IPN disséminés sur le vaste territoire de la capitale, les rayons sont la plupart du temps désespérément vides. Par contre dans les marchés comme celui de la Capitale les manuels sont disponibles en grande quantité mais à des prix prohibitifs, entre deux et trois mille suivant la cupidité du vendeur.
Ce marché à ciel ouvert génère de gros profits pour ses ténors qui pourtant agissent dans l’illégalité la plus totale, une situation kafkaïenne qui en étonne plus d’un.
A l’occasion de sa dernière tournée dans certains établissements scolaires de la capitale, le premier ministre a eu la mauvaise surprise de constater de visu la grave pénurie de manuels scolaires et une enquête serait diligentée pour en savoir plus sur l’utilisation des importants fonds destinés à la disponibilisation du livre mais aussi à ce louche trafic des manuels scolaires qui fait des ravages depuis des années.
Rappelons qu’en 2015 qui fût décrétée « Année de l’Enseignement »,
l’IPN avait enclenché une vaste opération visant à mettre fin au trafic du livre scolaire.
Ainsi, dans un communiqué dudit institut rendu public le 1er janvier on pouvait lire : «Pour contrecarrer les spéculations sur les manuels scolaires, la Direction de l’Institut pédagogique National (IPN) a engagé depuis un mois des investigations de terrain en collaboration avec les autorités administratives et sécuritaires. »
Par ailleurs, la direction de l’IPN annonçait dans la foulée avoir ouvert une enquête pour déterminer les responsabilités et les sources de ce trafic illicite qui alimente le marché noir et permet à certains de faire de bonnes affaires sur le dos des pauvres élèves qui, en principe, devraient bénéficier d’une distribution gratuite de ces manuels, dont la fabrication est entièrement prise en charge par l’Etat.
Donc, si réellement l’enquête avait suivi son cours normal, des têtes devraient tomber car, on imagine mal le développement d’un trafic d’une telle ampleur sans des complicités internes.
Mais depuis on n’a plus entendu parler de cette enquête et le trafic avait repris de plus belle.
Espérons que cette fois-ci sera la bonne et que le gouvernement va enfin prendre ses responsabilités en mettant fin à ce trafic et en mettant ses responsables hors d’état de nuire.
Bakari Guèye
Source : Initiatives News
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