G5 Sahel : les enseignements du sommet de Pau

Message d’unité des chefs d’Etat africain, l’urgence de restaurer l’Etat, l’insuffisance de la réponse militaire, l’impérieuse nécessite d’une coordination de commandement de la force conjointe et BARKHANE, la priorité à la zone des trois frontières. Tels sont les principaux enseignements pointés par les observateurs à l’issue du sommet entre la France et le G5 Sahel cette semaine à Pau.

Ce fut un sommet expéditif entre la France et ses alliés face à l’urgence Djihadistes. Au début un faux départ aux allures de convocation qui s’est transformé en une réunion formelle pour laver le linge sale en famille. Les chefs d’Etat n’ont pas manqué au rendez vous avec un message d’unite pour leur soutien à la présence militaire française au Sahel. La clarification politique est nécessaire pour aborder l’avenir des relations entre la France et les  cinq pays sahéliens dont trois aujourd’hui sont des territoires du Djihadisme. Il s’agit du Mali ou le sentiment anti français gagne du terrain au point d’irriter Macron pourtant qui n’a pas hésité à renforcer BARKHANE avec l’envoi prochainement de 220 autres soldats.

Une décision française qui traduit en partie l’insuffisance des résultats militaires sur le terrain reconnue par les participants et mise en avant par la société civile qui ne comprend que 4500 militaires français et 13000 casques bleus n’arrivent pas à venir à bout les terroristes islamistes. Ces groupes terroristes ont réussi en un laps de temps à exploiter les faiblesses de l’Etat central des territoires maliens burkinabés et nigériens et les rivalités intercommunautaires. C’est un des enseignements significatifs partagés par tous les participants, la restauration d’un état de droit.Le message est compris.

A partir de maintenant la force conjointe et BARKHANE vont pouvoir coordonner leur commandement pour mettre des bouchées doubles dans la zone des trois frontières. Un objectif militaire qui ne va pas sans la constitution d’une coalition internationale pour impliquer davantage plus de pays européens notamment et d’autres pays de l’UA. Depuis 2014 c’est le G5 Sahel qui est menacé par l’islamisme. Si le verrou Burkinabé saute ce sont les pays du golfe de Guinée ( Côte d’Ivoire, Ghana, Togo et Benin) qui pourraient subir la terreur des Djihadistes.

Enfin Macron devra apprendre à parler avec ses aînés africains et comprendre la révolte des peuples contre leurs propres dirigeants. Et l’article du Monde « des doyens ouest-africains agacés par le « petit frère Macron » en dit long sur une certaine condescendance.

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

(Reçu à Kassataya 15 janvier 2020)

 

 

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