Depuis longtemps le président de l’AJD-MR est considéré comme un des poids lourds des leaders negro-mauritaniens sur la scène nationale.Seulement voila depuis sa sortie de la coalition présidentielle de l’opposition CVE Ibrahima Sarr s’est muré dans le silence au point que les observateurs s’interrogent sur l’avenir de son parti.
Secret de polichinelle. Depuis la perte de la mairie de la Sebkha à Nouakchott et ses trois députés a l’assemblee nationale aux élections de 2018 le président de l’AJD-MR donne l’impression d’avoir tout perdu du moins politiquement nettement diminué. Et c’est la dernière présidentielle qui lui donnera l’occasion de dissimuler ce visage marqué par la déception en rejoignant pour la première fois une coalition de leaders patriotiques CVE.Cette participation était importante pour lui et pour son parti. Une union des forces patriotiques qui ne durera que l’espace d’une élection.
Les ambitions de certains ont finalement eu raison et fissuré la CVE. L’AJD-MR, les FPC et TPMN quittent le navire qui a pris une autre direction celle de devenir un parti. Une trahison mal vécue par Ibrahima Sarr et ses nouveaux alliés.Et comme le malheur ne vient jamais seul, au même moment le leader charismatique negro-mauritanien est contesté par une aile dissidente du parti dénonçant un manque de démocratie au sein des instances du parti. Le chef de l’AJD-MR a toujours exercé un contrôle bienveillant sur son parti pour contrer l’émergence d’une nouvelle génération concurrente. Une dissidence qui vient au mauvais moment ou tout semble lui tomber sur la tête.
Désormais c’est sa crédibilité qui est en jeu.Et politiquement même avec le soutien des FPC il se retrouve isolé par le nouveau pouvoir pourtant qui a normalisé ses relations avec l’opposition sauf avec lui. KHB vient de lui ravir cette place. Ce silence pour l’instant ne le projette pas sur l’arène politique et ne remet pas en cause l’avenir de l’AJD-MR.
L’ancien prisonnier de Oualata est suffisamment aguerri et plein de ressources pour toujours rebondir quand il le faut. Son point fort d’opposant anti système fait de lui un puzzle important dans l’échiquier politique. L’enfant du Fouta n’a pas fini de livrer tous ses secrets.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya 07 janvier 2020)
Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com
