Dans le cadre des cycles de conférences qu’ils animent depuis des années, le Collectif des Cadres Mauritaniens Expatriés (CCME) s’est penché sur les questions environnementales avec des voix autorisées comme celle de Mariem Bekaye, la ministre de l’environnement et du développement durable et de M. Thiaw Ibrahim Secrétaire Exécutif de la Convention des Nations-Unies sur la lutte contre la désertification.
Mamadou Baro Professeur à l’université d’Arizona, dont lecture a été faite de son discours en tant que président du CCME soutient que « l’une des singularités de ce Collectif est son caractère apolitique ».
Baro de soutenir par ailleurs que « la diaspora mauritanienne qui est une sorte de 14ème région administrative de la Mauritanie, constitue une source de mobilisation de ressources, d’expertise, d’investissement et de réseaux professionnels «
Prenant la parole pour ouvrir cette conférence, la ministre de l’environnement et du développement durable , Mariem Bekaye a tenu à être présente car le thème retenu est au cœur de son action politique.
Elle ne manqua pas de dresser un tableau des enjeux environnementaux auxquels la Mauritanie est confrontée, tout en rappelant l’attention particulière que le président de la république accorde à la contribution des cadres mauritaniens expatriés à travers leur expertise.
Dés l’entame de son exposé M.Thiaw Ibrahim met en exergue la difficile conciliation de deux impératifs à priori contradictoires.
Ainsi, en guise de problématique, M. Thiaw s’interroge sur «Comment piloter le décollage d’une nation née de nulle probabilité économique, tout en assurant la préservation des maigres ressources biologiques? Comment promouvoir la sécurité alimentaire en milieu aride, sans écorcher les maigres couches de sol? Comment valoriser les gisements miniers et les fonds halieutiques, sans tuer la poule aux œufs d’or? Comment exploiter les récentes découvertes d’hydrocarbures sans compromettre l’avenir des générations futures? »
Le conférencier du jour, invitant l’assistance à porter la patience en bandoulière, fait un tour d’horizon des défis environnementaux tels que la désertification, la sécheresse, la pénurie d’eau ou l’impact de l’action de l’homme sur son environnement. A cela s’ajoute les conséquences socio-économiques telles que l’insécurité, les conflits entre éleveurs et agriculteurs pour le contrôle de points d’eaux.
Après avoir passé en revue l’état des côtés maritimes, du sous-sol, de la faune et de la flore mauritanienne, M. Thiaw invite l’assistance à « débusquer les opportunités, les dépoussiérer (sans jeu de mots), identifier les niches de développement, compte tenu de la spécificité de nos valeurs, de nos potentialités et de nos limitations »
Thiaw Ibrahim en fin connaisseur des questions environnementales invite l’auditoire à ne point baisser les bras face à la litanie de défis cités. Mieux, il enjoint ces derniers à transformer ses défis en opportunités.
A l’ère de la quatrième révolution industrielle, de l’intelligence artificielle et des blockchains, ces défis peuvent être transformés en source de richesse et de confort.
Citant pêle-mêle les perspectives du sable du désert à travers sa valorisation en passant par les opportunités qu’offrent le vent et le soleil, l’agro-pastoralisme ou les emplois verts, M. Thiaw invite à l’innovation et à l’expérimentation de nouvelles pratiques fondées sur des études scientifiques qui offrent de nouvelles perspectives.
Pour conclure cette conférence, M. Thiaw Ibrahim, cet autre cadre mauritanien expatrié, soutiendra que « la protection de l’environnement ne peut pas être laissée aux seuls spécialistes d’un ministère essentiellement laissé pour compte dans les compromis budgétaires. Le développement durable du pays doit être une affaire de tous; de tous les secteurs, des représentants du peuple aux élus locaux ; bref de tous les citoyens. »
A la fin de cet exposé traitant de l’ « Environnement et développement durable en Mauritanie: défis et opportunités », M. Thiaw Ibrahim a échangé avec une assistance hétéroclite composée de femmes et de jeunes venus massivement répondre à cette conférence organisée par le CCME.
Initiée en octobre 2006, le Collectif des Cadres Mauritaniens Expatriés (CCME) s’inscrit dans la dynamique du développement économique, social, culturel et technologique de la Mauritanie à travers la contribution de sa diaspora soucieuse d’apporter son concours au développement du pays.
DS
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