La Mauritanie se trouve dans une situation de redressement économique après 11 années de gabegie et de corruption du régime de Ould Aziz. Cette nouvelle situation ne va pas sans la bonne santé de la banque centrale dont le bilan mitige inquiète les observateurs.
L’absence de contrôle et de suivi dans la gestion quotidienne a longtemps porté préjudice à la bonne marche de la banque centrale depuis la création de la nouvelle monnaie. C’est le constat d’experts mauritaniens qui pointent cette négligence notamment par rapport à la démonétisation en 2018 réalisée dans l’improvisation et pénalisant ainsi les banques primaires. L’accompagnement de la nouvelle monnaie n’a pas été suivi jusqu’ou bout pour aider les acteurs economiques à voir plus clair au niveau des changes et des transactions financières. Ce laissez aller faisant perdre ainsi à l’Etat plus de 100 milliards d’ouguiya. Un manque à gagner pour la banque centrale et les pouvoirs publics dans cette phase cruciale de changement de monnaie considéré par les observateurs comme une dévaluation de l’ancienne monnaie.
Par ailleurs l’absence de stratégie dans sa fonction régalienne n’a pas permis de régler tous les problèmes de fonctionnement interne. Ce manque d’ambition des cadres dirigeants impacte sur les résultats financiers de la banque centrale. Les doutes persistent toujours quant à la circulation de l’ouguiya du fait de la mauvaise qualité des billets de banque en circulation au début de la campagne de lancement. Il s’agit maintenant de redonner confiance aux entrepreneurs commerçants et aux citoyens en luttant contre tous les abus et permettre à la BCM de jouer son rôle dans l’échiquier économique. Quand la BCM va bien c’est l’économie du pays qui se porte bien. À l’heure du redressement economique ce manque de vision à long terme peut être un frein aux réformes économiques envisagées par le gouvernement. Un audit de cette mastodonte financière est indispensable.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya 06 janvier 2020)
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