Incontestablement l’année 2019 aura été marquée par l’élection de Ould Ghazouani suivie de la grave crise politique avec son prédécesseur pour la référence de l’UPR, le parti de la majorité.
A deux jours près de 2020, les mauritaniens se souviendront pendant longtemps pour 2019 des présidentielles où 5 candidats de l’opposition se sont confrontés avec le seul candidat de la majorité qui avait été auparavant désigné par le président sortant sans passer par la case de départ de l’UPR. Les mauritaniens se souviendront qu’ils ont vécu leur premier cauchemar de l’année avec un état de siège de l’armée qui a envahi la capitale avant même la proclamation des premiers résultats. Et c’est le candidat lui-même qui va annoncer sa victoire avant que la CENI la confirme avec plus de 52 pour cent des suffrages.
Un coup d’Etat électoral dénoncé par les 4 candidats Kane Hamidou Baba de la CVE, Ould Maouloud de la coalition des forces démocratiques, Ould Abeid de l’IRA et Ould Boubacar candidat indépendant soutenu par TAWASSOUL, la première force de l’opposition. Cette crise post-électorale marquée par arrestations de plus 150 militants et sympathisants de la CVE dont le président des FPC et des journalistes indépendants qui seront finalement libérés sous la pression des réseaux sociaux et de la communauté internationale.
Le président sortant aura instrumentalisé la présidentielle sur la base d’un conflit ethno-racial touchant les noirs de la vallée où l’électorat était plus favorable aux candidats de l’opposition. C’est la première fois dans l’histoire que des élections ont failli basculer le pays dans un chaos au point que durant la crise la Mauritanie était isolée du monde avec un black- out d’Internet sur fond de répression policière contre les manifestants.
Les mauritaniens se souviendront encore que trois mois après l’investiture de leur président le pays s’est replongé dans une crise cette fois-ci entre l’ancien et le nouveau président pour une affaire de référence du parti de la majorité, fondé et reconstruit par le premier pour gagner toutes les élections. Et depuis les observateurs assistent à un bras de fer entre deux frères d’armes et amis de longue date gâchant ainsi le début du quinquennat du vainqueur des présidentielles.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya 29 décembre 2019)
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