Changement climatique en Mauritanie : « Comment se développer tout en n’écorchant pas les maigres ressources du sol et de la mer ? »

Le collectif des cadres mauritaniens expatriés a organisé une conférence de sensibilisation sur l’environnement et le développement durable en Mauritanie. L’occasion pour le panel (on peut utiliser ici le terme galvaudé de « haut-niveau ») de détailler les éventuelles opportunités économiques et d’emplois qui peuvent découler du changement climatique et de la problématique de la désertification au Sahel, à travers notamment la bouche d’Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif des Nations Unies pour l’environnement. Parole d’expert (de vrai hein !).

 

Etat des lieux sahéliens – La ministre de l’environnement, Mariame Bekaye, a d’emblée précisé l’action gouvernementale à venir sur le sujet du jour, « changement climatique et développement durable » : « Pour un pays comme la Mauritanie, les enjeux sont énormes : depuis plusieurs décennies que nous nous battons sur les questions de désertification, nous n’avons pas vraiment avancé. Moins de 5% du territoire, à peine, est constitué de forêts ! L’action anthropique depuis quelques années, couplée à la grave crise climatique des années 70 a aggravé la situation. On ne peut pas bâtir des solutions sans connaître les états de référence. La FAO nous appuiera dessus. Au plus haut niveau la question environnementale préoccupe les autorités. L’environnement ne vient pas en concurrence à l’économie, d’autant que celle-ci repose essentiellement sur les matières premières dont on doit préserver la durabilité. La sensibilisation des acteurs clés et locaux est aussi importante car ils ont un rôle majeur à jouer en tant que leaders d’opinion. Le gouvernement compte développer 7 axes stratégiques pour 2020 : réglementation sur l’exploitation des ressource naturelles ; révision de l’agence régionale de la grande muraille verte (évaluation avant d’alimenter une nouvelle stratégie) » expose la Ministre en préambule de la présentation d’Ibrahim Thiaw.

« Comment mélanger l’eau à l’huile ?? En Mauritanie, plus qu’ailleurs, cette problématique est à penser en ces termes : comment se développer tout en n’écorchant pas les maigres ressources du sol et de la mer ? Notre rôle de tous est de nous mettre à la recherche de cet émulsifiant qui contiendrait des opportunités de développement » Demande Ibrahim Thiaw en introduction de sa présentation. Dans un contexte climatique où les sécheresses sont de plus en plus fréquentes, celles-ci coïncident avec des périodes de contraction économique. « Il y a un sentiment de fatalité face à cette déferlante de mauvaises nouvelles, avec 50% des morts d’enfants en Mauritanie qui sont liées à la qualité du milieu naturel environnant, avec l’envahissement des dunes sur les routes, qui augmente le taux de mortalité dans les transports routiers etc. » développe le secrétaire exécutif des Nations Unies.

Un émulsifiant à trouver donc pour les ressources maritimes (entre la pêche et l’exploitation prochaine du gaz). Avec la perspective de pertes, pour l’Afrique de l’ouest, jusqu’à 85% de ses ressources halieutiques selon un rapport d’il y a quelques jours à peine des Nations-Unies, selon l’expert. D’autant que les liens ont été bien établis entre la sécurité et le changement climatique (éleveurs et agriculteurs s’affrontent pour la maîtrise des points d’eau, au Nigeria, Mali, Burkina etc… La Mauritanie a payé ce prix en 1989 et continue de le payer).

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Source : Mozaikrim (Le 27 décembre 2019)

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