Dans son traditionnel discours de Noël Urbi et Orbi, le pape François a égrené la longue liste des pays et des peuples plongés dans les “ténèbres”, des migrants aux Vénézuéliens, de l’Afrique au Moyen-Orient.
“Le pape François profite généralement de Noël pour agiter les consciences”, écrit El País. Mercredi, depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, il s’est érigé contre les “ténèbres du monde” et a évoqué, un à un, “les endroits du globe frappés par les guerres, les affrontements ou les crises économiques”.
Le New York Times rapporte que le pape, âgé de 83 ans, “a exhorté le reste du monde à prendre ses responsabilités, à trouver des solutions pour ces pays et à prendre en charge les réfugiés obligés de les quitter”.
“C’est l’un des messages les plus forts et les plus constants de sa papauté, alors que beaucoup de nations montrent peu d’intérêt à résoudre les conflits internationaux ou à accueillir des migrants, accusant souvent les nouveaux arrivants d’être la cause des problèmes économiques et sociaux”, poursuit le quotidien américain.
Devant 55 000 fidèles réunis sur la place Saint-Pierre, le pape François a réclamé la protection des personnes “forcées d’émigrer, dans l’espoir d’une vie meilleure”, et qui se retrouvent face à “des murs d’indifférence” partout dans le monde, selon le Wall Street Journal.
“C’est l’injustice qui leur fait traverser mers et déserts, transformés en cimetières. C’est l’injustice qui les force à endurer des abus indescriptibles, de multiples formes d’esclavage, et la torture, dans des camps de détention inhumains”, a ajouté le souverain pontife.
Dans son tour du monde de la misère et de la souffrance, le pape argentin s’est penché sur son continent, l’Amérique du Sud, particulièrement “agité” cette année, et a cité le Venezuela, englué dans une crise politique, sociale et humanitaire interminable, rapporte El Universal.
Il a appelé au sursaut du “cher peuple vénézuélien, durement éprouvé par les tensions politiques et sociales” et souhaité “que lui soit apporté l’aide dont il a besoin”.
Persécutions de Chrétiens
Le Moyen-Orient est aussi une grande source d’inquiétude pour le pape, remarque La Stampa. Il a ainsi déploré le sort du “bien-aimé peuple syrien, qui ne voit toujours pas la fin des hostilités qui ont déchiré le pays depuis dix ans”. Il a exhorté la communauté internationale “à trouver des solutions capables de garantir la sécurité et la coexistence pacifique des peuples de la Région et mettre fin à leurs souffrances”.
Il a également évoqué le Liban, l’Irak ou le Yémen, “qui traverse une grande crise humanitaire”.
Enfin, il a condamné les persécutions des Chrétiens pour des raisons religieuses, “notamment les missionnaires et les fidèles victimes d’enlèvements”, et les attaques de groupe extrémistes, “particulièrement au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Nigeria”, rapporte la BBC.
Un peu plus tôt dans la journée, le pape François a appelé, avec l’archevêque de Canterbury et l’ex-modérateur de l’assemblée générale de l’Église d’Écosse, à la paix au Soudan du Sud et à “un engagement renouvelé sur le chemin de la réconciliation et de la fraternité”.
Les pourparlers de paix entre le président Salva Kiir et son ex-vice-président Riek Machar, ajournés la veille de Noël, doivent reprendre début janvier.
Source : Courrier international
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