En remettant sa déclaration du patrimoine à la commission de transparence financière de la vie publique Ould Ghazouani n’a pas failli à la tradition républicaine au plan de la forme. Mais sur le fond ce patrimoine reste entouré d’un grand secret à l’abri des regards de l’opinion publique et de l’opposition.
Les observateurs pointent cette omerta entretenue depuis l’existence de la loi relative à la transparence financière de la vie publique. Mais qui n’est rien d’autre qu’une protection juridique du chef de l’Etat et de son gouvernement garantissant la confidentialité du patrimoine. Cette déclaration fait polémique parce qu’elle est verrouillée dans tous les sens.
Le citoyen n’a pas la possibilité de connaître le vrai patrimoine de ses dirigeants pour se faire une idée de leurs richesses ou non de l’acquisition licite ou illicite de leurs biens. C’est une partie du visage de la classe dirigeante qui disparaît. Une gouvernance sobre passe par la connaissance du patrimoine réel de toutes les personnes tenues par cette déclaration. Ould Ghazouani ne change pas les règles pourtant d’une institution qui pourrait l’aider à mieux lutter contre la gabegie et la corruption. Le changement c’est maintenant.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya 25 décembre 2019)
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