Ecole des parents, dialogues constructifs

Lancée en octobre, à la Maison des jeunes de Sebkha, le rendez-vous « L’Ecole des parents », conçu par Association des Gestionnaires pour le Développement (AGD) avec l’UNICEF pour son projet RECAAJ (Renforcement  de  l’employabilité et des  Compétences d’apprentissage  pour l’Autonomisation  de jeunes), a tenu sa dernière rencontre le dimanche 15 décembre. Cette fois avec un panel plus élargi : des écrivains, qui étaient présents aux rencontres littéraires Traversées Mauritanides, ont été associés. Ainsi, le Franco-togolais  Sami Tchad et la Djiboutienne Bullo Qareen ont partagé de brillants temps de paroles avec le directeur d’école Cheikh Konaté et Slama Ould Mahmoud président d’une Association de parents d’élèves.

Modéré par l’universitaire et critique littéraire Achraf Ouédrago, ce 3e rendez-vous, comme les précédents, a connu une forte affluence. «Nous avons constaté, dit You Konaté assistant social du projet, qu’il y a eu un fort engouement pour cette activité. Cela se comprend, parce qu’il y a de réelles inquiétudes autour des écoles et des rapports entre parents et élèves ».

Le constat est juste. Et les intervenants, porteurs de parcours croisés, viennent de divers pays. « Je vis en France, dit Sami Tchak, écrivain, essayiste et philosophe, mais nous observons les mêmes inquiétudes qu’ici. L’école est partout confrontée à des réalités qui bousculent nos visions du monde. Un changement des codes, entre parents et élèves. Les formes traditionnelles et rigides cèdent progressivement. Et il faut reconnaitre que celles-ci ne peuvent plus être passives à cause de réalités soumises aux aléas des nouvelles technologies qui conduisent les parents que nous sommes à suivre les inventions. Nous ne devons pas être en marge de celles-ci, sinon nous ne comprendrons pas les messages de nos enfants. Que ceux-ci soient directement émis par eux ou pas. Alors Facebook, Watsapp ou Tweeter, mettons-nous aux outils de leurs usages ».

Un avis que soutient Bullo Qareen, de Djibouti : « Les nouvelles technologies nous enseignent beaucoup de choses.

Elles nous aident à mieux nous connaître, nous découvrir, malgré la virtualité. A travers le comportement de l’Autre, que je ne connais forcément pas, qui peut être là sous ma fenêtre ou à des milliers de kilomètres, je peux saisir ce que veut me signifier mon fils, ma fille ou même mon voisin. Il faut être attentif, à cette toile, car nos enfants passent souvent par ce médium pour nous envoyer des signaux, des messages. Depuis mon séjour ici en Mauritanie, à Atar comme à Nouakchott, ce que j’écoute n’a rien de bien différent de que je vis ou entends à Djibouti. L’école est confrontée partout, à quelques exceptions près aux mêmes défis, comme disait Sami ». « Et ces défis, poursuit Cheikh Konaté, nous continuerons à les subir tant que nous voudrons être au plus près de nos enfants et de notre rôle d’éducateurs. » « C’est très juste, complète Slama. C’est pourquoi nous devons multiplier les dialogues, avec des bonnes ouvertures d’esprit. »

L’école se modernise, les inventions aussi. Amadou Hampâté Bâ l’a dit : « Que les jeunes aient tort ou raison, ils auront toujours raison car l’avenir leur appartient ». Et c’est bien à cela que s’attèle l’AGD qui multiplie des actions, d’un projet à un autre. « L’Ecole des parents, souligne Cheikh Thiam son directeur xécutif, a touché des jeunes âgés entre 15 à 24 ans de différents profils. C’était une séquence, un projet avec un partenaire. Mais nous continuerons à travailler sur divers autres qui s’adresseront à la jeunesse. »

 

 Bocar Sow

Source : Traversees Mauritanides (Le 22 décembre 2019)

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