Pas de surprise pour les observateurs qui ont suivi la première conférence de presse de l’ancien président depuis son retour à Nouakchott après 3 mois de séjour à l’étranger. Une sortie médiatique la plus controversée sur la scène nationale dans un contexte de crise avec son successeur.
Du déballement de ses propres scandales de la république sur la place publique au mépris des règles les plus élémentaires de courtoisie entre un ancien président et un nouveau président en passant par un manque de considération de la classe politique et des mauritaniens Ould Aziz n’a pas épargné même les journalistes mauritaniens dont les questions en français sont restées sans réponse.
Ces principaux enseignements n’honorent pas un ancien chef d’Etat qui a dirigé pendant 11 ans la Mauritanie.Ould Aziz prend la parole non pas pour dire du bien aux 100 premiers jours de son successeur mais au contraire s’affichant comme donneur de leçons de gouvernance aux députés notamment aux responsables du parti, de contre-vérités sur le parti de la mauvaise foi sur les bonnes intentions de Ould Ghazouani des menaces au gouvernement. Ould Aziz apparaît ainsi comme une victime du système dont il en a fait sa marque de fabrique en s’octroyant tous les privilèges d’un salaire supérieur à tous ses homologues africains et maghrébins en passant par l’accaparement de terrains à Nouakchott et d’autres soupçons d’enrichissement illicite.
C’est cette cachoterie qui apparaît en filigrane dans cette conférence de presse voulue par l’ex président dont les propos sur son successeur sont irrespectueux et irrespectables.
Cette sortie médiatique a le mérite au moins d’éclaircir la rupture entre les deux frères d’armes et amis de longue date. Et de montrer la même face d’un général d’armée qui ambitionne de revenir à la politique quitte encore à bousculer le président en exercice. Les observateurs s’attendent à une riposte de la force tranquille sur le terrain de son programme quinquennal.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya 22 décembre 2019)
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