L’ancien président mauritanien vient de franchir le Rubicon en étalant ses divergences avec son successeur lors de la conférence de presse cette semaine à Nouakchott. Ould Aziz a mis en garde le pouvoir actuel contre les accusations de malversations et de pillage des richesses naturelles du pays.
Cette sortie médiatique tant attendue par les observateurs et décriée par l’opinion publique confirme une amère posture de l’ancien président en quête de reconnaissance de son bilan de 11 années de gouvernance. Ould Aziz prend la parole pour s’autoproclamer non coupable des crimes économiques dont il fait l’objet et met en garde Ould Ghazouani et son gouvernement contre de telles accusations menaçant qu’il détient toutes les preuves. C’est un président aux abois et à la limite ridicule qui tente de défier l’UPR, l’opposition et toute la classe politique.
L’accusation de trahison de son successeur et de violation de la constitution sur la référence du parti s’apparente à une non réponse à sa mauvaise gestion du pays. Une fuite en avant pour cacher son vrai visage.Dans ce contexte de confrontation à distance cette conférence de presse a au moins le mérite de dévoiler un ancien président prêt à tout faire pour sauver ses biens mal acquis. Dans le cas contraire emporter avec lui tous ces complices durant ses deux mandats. La menace plutôt que la vérité, la colère plutôt que le courage après avoir gouverné une décennie le pays d’une main de fer.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya 20 décembre 2019)
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