Au Mali, un dialogue national sans l’opposition

Le président malien a tendu la main samedi à l’opposition, à la société civile et aux groupes armés pour résoudre la crise sécuritaire qui s’aggrave de jour en jour au Mali. Mais certains ont refusé de la saisir.

 

Ibrahim Boubacar Keïta a lancé le Dialogue national inclusif (DNI) devant 3.000 personnes à Bamako, la capitale du pays.

Il a invité ses compatriotes à se « parler » et à « réfléchir (…) ensemble » pour trouver une solution aux violences de plus en plus meurtrières, dans le nord du Mali.

Selon l’Agence France-Presse (AFP), le chef de l’Etat malien propose, par ce dialogue, d' »ausculter le pays et de faire des diagnostics pour le guérir ».

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Mais son principal opposant a refusé sa main tendue.

Soumaïla Cissé, le chef du principal parti d’opposition, a dénoncé « une grande opération de communication » visant à faire « faire croire que tout le monde est autour du chef de l’Etat ».

« Aller à ce forum, c’est servir de faire-valoir. Nous ne voulons pas être des faire-valoir », a déclaré M. Cissé à BBC Afrique.

« Nous ne sommes pas partants pour faire une parodie de dialogue (…). Nous avons posé un certain nombre de conditions qui ne semblent pas acceptables pour la majorité », a-t-il ajouté.

Soumaïla Cissé, leader du principal parti de l'opposition malienne

Soumaïla Cissé, leader du principal parti de l’opposition malienne

Selon Soumaïla Cissé, la majorité présidentielle a refusé toute discussion préalable portant sur certaines liées au dialogue. Il s’agit, entre autres questions, de « l’opportunité d’une révision de la Constitution » et de « l’ouverture d’un débat sur les raisons du retard et des blocages de la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation » de 2015.

Le « déséquilibre » entre le nombre de représentants pour la majorité, l’opposition et la société civile est également l’une des raisons pour lesquelles son parti a refusé de prendre part au dialogue, a-t-il dit.

Des organisations socioéconomiques ont accepté de prendre part au dialogue national.

« Nous sommes venus échanger entre Maliens, donner notre point de vue sur la vie de la nation, qui est malade, très malade », a déclaré à l’AFP le président de l’Association des commerçants-détaillants du Mali, Cheick Oumar Diaby.

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« Le dialogue ne pourra résoudre tous les problèmes d’insécurité liés au terrorisme », a dit le chef de la tribu Kel Antessar de Tombouctou, Abdoul Majid Ag Mohamed. Il salue toutefois « la présence des mouvements signataires » de l’accord de paix d’Alger de 2015.

Le très influent imam Mahmoud Dicko a également pris part au lancement du dialogue.

Au Mali, l’Etat peine à exercer son autorité sur une large partie du territoire. Et chaque jour ou presque, des attaques djihadistes endeuillent le pays, malgré la présence de 13.000 casques bleus et 4.500 soldats français.

Des groupes armés affiliés pour certains à Al-Qaïda ou à l’organisation Etat islamique ne cessent d’étendre leur champ d’action dans le nord du pays.

Source : BBC Afrique

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