Mauritanie : Ould Aziz pris dans son propre piège

Le feuilleton sur le retour de l’ancien président à Nouakchott continue d’alimenter cette semaine la presse nationale et internationale et les réseaux sociaux. Incontestablement la tentative de Ould Aziz de s’accaparer de l’UPR s’invite dans le débat.

 

Ce forcing politique murement réfléchi par Ould Aziz durant ses 3 mois passés à l’étranger, a surement été précipité par la déception de l’ancien président mauritanien qui vient de perdre le poste qu’il convoitait depuis longtemps comme représentant de l’ONU/UA pour la Libye. Recalé ainsi par les occidentaux en particulier les Etats-Unis, Ould Aziz est rentré à Nouakchott pour se replonger dans la politique qu’il n’avait jamais quitté d’ailleurs puisque même à l’étranger il pilotait le parti par le billet de ses fidèles.

Depuis une semaine ce retour est comme l’impression d’un piège immense pour la majorité et pour son successeur. De voir la tentative de récupérer le parti s’inviter dans le débat et de se transformer en combat de boxe entre deux amis de longue date. Ould Aziz prend ainsi en otage son camp et en particulier Ould Ghazouani. L’essentiel de ce nouveau feuilleton à la veille du 59ème anniversaire de l’indépendance à Akjoujt est sans doute de rappeler que l’agenda caché de l’ancien chef de l’Etat après son coup d’Etat constitutionnel pour réaliser ses réformes constitutionnelles, prévoyait un deal avec le général Ould Ghazouani pour l’alternance militaire sans passer par le parti dans le but de reprendre les rênes après la présidentielle de juin dernier. Exactement le scénario idéal pour enfermer dans un piège son dauphin qu’il a choisi.

En convoquant deux fois des réunions du parti au siège et chez lui Ould Aziz tente de convaincre ses partisans à le suivre mais c’est sans compter sur le sursaut de la majorité des députés déjà acquise pour son successeur. Et aussi l’opposition qui n’a pas apprécié ce retour en force ainsi que beaucoup de personnalités indépendantes et de partis alliés de l’UPR.

Une contre-offensive de la classe politique toutes tendances confondues en faveur de Ould Ghazouani tourné plus vers l’avenir le redressement économique du pays. Ould Aziz est pris dans son propre piège.

Après cette escalade politique il pourra tranquillement cultiver son jardin dans son nouveau palais à Zouérate au Nord du pays. Une retraite aux allures forcées.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

(Reçu à Kassataya 27 novembre 2019)

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